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Eudes le Maire et la franchise de Chalo Saint Mars

Les monumens de la monarchie françoise - Tome 2 - Bernard de Montfaucon (1730)


LES MONUMENS
DE
LA MONARCHIE
FRANÇOISE,
QUI COMPRENNENT
L'HISTOIRE DE FRANCE,
AVEC LES FIGURES DE CHAQUE REGNE
QUE L'INJURE DES TEMS A EPARGN?ES.

TOME SECOND.

La Conquête de l'Angleterre par GUILLAUME, Duc de Normandie, dit le Bâtard,
tirée d'un Monumens du tems. Et la suite des Rois, depuis LOUIS VI.
dite le gros, jusqu'à JEAN II. inclusivement.

Par le R.P. Dom BERNARD DE MONTFAUCON,
Religieux Benedictin de la Congregation de Saint Maur.

A PARIS,
| JULIEN-MICHEL GANDOUIN, Quai de Conti, aux trois Vertus;
Chez |                                                 ET                                                                           
| PIERRE-FRANÇOIS GIFFART, rüe S. Jacques, à Sainte Therese.

M. DCC.XXX.
AVEC PRIVILEGE DU ROI.

[...]
p. 212

§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§
MONUMENS DU REGNE
DE PHILIPPE IV. dit LE BEL.

[...]
p. 216
[...]
PL.
XLI.
J'ai cru devoir mettre ici la planche qui regarde l'histoire de Chalo de S. Mars, ou de S. Mard. Selon l'opinion la plus commune elle devoit être mise dans les Monumens de Philippe I. Mais l'Auteur du grand Convoi de la Reine Anne, dit que les descendans de Chalo ou Chaillou racontoient la chose comme s'étant passée du tems de Philippe le Bel. Sans prendre parti pour l'un ni pour l'autre sentiment, j'en mets ici l'histoire. Elle est assez fameuse. Plusieurs Auteurs en parlent : Pasquier, Loisel, Choppin & d'autres. André de la Roque dans son Traité de la Noblesse, rapporte cette histoire assez au long : en voici un précis :
Philippe I. aiant fait voeu d'aller en pelerinage au S. Sepulcre, Eude le Maire d'Etampes, dit Chalo de S. Mars, s'offrit d'y aller pour lui armé de toutes pieces. Le Roi accepta l'o'fre, & donna à Chalo un privilege d'exemtion de tous péages, tributs & autres droits pour lui & pour toutes sa race de l'un & de l'autre sexe. Eudes partit, & laissa sous la protection du Roi, Ansolde son fils, & cinq filles qu'il avoit. Les Lettres Patentes données à Etampes sont rapportées au long par Choppin. Il est parlé de ce privilege dans les Registres de la Chambre des Comptes. Il étoit général pour toutes sorte d'impôts & de péages par terre & par eau. Ce même privilège fut confirmé par le Roi Jean en 1360. & encore par d'autres Rois que rapporte Choppin.
Mais le fils de Chalo de S. Mars & ses cinq filles multiplierent extremement cette race. Les filles qui en descendoient, étoient fort recherchées, & même sans dot; parce qu'elles apportoient la noblesse & ce privilege pour leurs descendans de l'un & l'autre sexe. Le nombre s'en étant trop multiplié, François I. fit une ordonnance en 1540. où il déclara que les descendans d'Eudes le Maire jouroient de leur franchise à l'égard de ce qui se leveroit sur leur fonds, mais qu'ils paieroient tous les péages. Henri III, en 1487. donna encore une nouvelle atteinte à ce privilege. Mais Henri IV. en 1601. déclara que tous les descendans de Chalo de S. Mars paieroient la taille & tous les droits que paieroient ses autres sujets.

p. 217
Les armes de Chalo & de ses descendans sont de Jerusalem, d'argent à la croix potencée d'or accompagnée de quatre croisetes de même, à enquerre, écartelé de sinople à l'écu de gueules chargé d'une feuille de chêne d'argent, à la bordure d'or. Ils prétendoient que Philippe I. leur avoit donné ce quartier de Jerusalem. Erreur manifeste : car en ce tems-là il n'y avoit point d'armoiries, & les Rois ne donnoient point de lettres de noblesse.
Celui qui a fait l'histoire du convoi & des obseques de la Reine Anne, imprimée par Theodore Godefroi in-4°, l'an 1619. & qui se trouve dans un manuscrit de Mgr de Mets, écrit dans le tems même; celui-là, dis-je, rapporte différemment l'histoire de Chaillou de S. Mars. Voici des terles, que je copie d'après le manuscrit. Parlant de l'arrivée du convoi à Etampes, & de ceux qui sortirent pour lui faire honneur, il en fait ainsi la description :
"Il y avoit bien huit cent flambeaux, partie aux armes de la Ville, qui sont de gueules à unh chateau d'or, masonné, fenestré & crenelé de sable. Sur le tout ung escu ecartelé; le premier de France, le second de gueules à une tour d'or, portée, fenestrée & crenelée de sable.
Et le parsus étoient* soix cens habitans vestus en deuil, qui portoient chascun un blambeau blanc armorié d'ung escu ecartelé le premier de Jerusalem, & le second de sinople a un escu de gueules soustenu d'or sur une feuille de chesne d'argent. Je m'enquis pourquoi ils portoient ce quartiers des armes de Jerusalem : l'on me répondit qu'ils estoient yssus d'un noble nommé Hue le Maire, Seigneur de Chaillou, lequel estant averty que le Roi Philippe le Bel devoit un voiage en Jerusalem à pied armé portant ung cirege; ce que le bon Roi ne peult pour quelque maladie qui lui survint. Et entreprint ledit Seigneur de Chaillou le voyage : ce qu'il fist & accomplit. Et pour partie de sa renumeration iceluy Roy luy octroya ung quartier des armes de Jerusalem. Et franchit & exempta de tous subsides & tailles luy, ses successeurs & heritiers & ceulx qui d'eux viendront. Ainsi ils sont peuplés depuis en grand nombre. Pour ce sont-ils tenus de venir au devant du corps des Rois Reynes à leur entrée à Estamps. Et sy ils y reposent morts, sont tenus de garder et veiller le corps : ce qu'ils ont fait ce voiage ) ladite Raine; & s'appellent la Franchise.

* L'imprimé met 200.

p. 218
L'expemtion de Chalo de S. Mars & de sa race est donc certaine : mais il n'est pas aisé d'en découvrir l'origine, ni de savoir à qui il faut s'en raporter. L'affaire est trop peu interessante pour s'y arrêter davantage. La Planche qui suit est tirée d'un tableau fait apparemment par quelqu'un des descendans de Chalo de S. Mars. Il est sur bois, & paroit fait environ le tems de François I. Le Roi est assis. Sa Couronne étoit autrfois fermée par le haut; mais après qu'elle fut faite, on fit reflexion que dans les tems plus reculez les Couronnes de nos Rois étoient ouverts : on racla le dessus, on l'accomoda de manière que la trace paroit encore & on la fot ouverte. Le Roi vétu d'une tunique & dun manteau d'azur fleudelizé, tient dans la main droite son sceptre, & de la gauche il donne à Chalo de S. Mars des Lettres Scellées. Chalo est armé de toutes pieces de la maniere qu'on s'armoit du tems de François I. il porte une longue épée. Sa femme derrire lui tient de la main gauche son fils Ansolde en bas âge. Ses cinq filles sont derriere leur mere, toutes presques de la même taille. Sous la femme de Chalo est un écu de sinople au serpent entortillé d'or, surmonté d'une fleur de lis d'or couronnée de même. Ce sont apparemment les armes de cette femme. On ne fait si l'on a voulu representer ici Philippe I. ou Philippe le Bel.

[...]

Histoire De Navarre - André Favyn - Euldes le Maire de Challou Sainct Medard (1612)


Histoire de Navarre, contenant l'origine, les vies & conquestes de ses Roys, depuis leur commencement jusques a present, ensemble ce qui c'est passé de plus remarquable durant leurs regnes en France, Espagne, et ailleurs,
par Andre Favyn Parisien advocat en Parlement.

A Paris - Chez Laurent Sonnius, Pierre Mettayer et Pierre Chevallier
1612

Livre dixhuictième

(lire le texte original)

 p. 1143
[...]

 Avec grande raison fut faicte la recherche des francs Fiefs, & nouveaux acquets, & de ceux qui durant les horribles confusions de la France, de roturiers s'estoient faict Gentilhommes à la foule du Peuple, lequel par ce moyen portoit tout le faix des Tailles & impositions, dont ceux-cy se deschargeoient. Pour mesme subiect ceux de la franchise de Challo sainct Mard furent heurtez, & leur Privileges iugez trop excessifs, cassez & revocquez. Ceste famille de Challo Sainct Mard est fort ancienne, ayant duré en ses franchises & libertez prés de cinq cens ans. Elle à pris la descente d'un nommé Euldes le Maire Chastellain de Challou dict Sainct Mard (c'est à dire Medard) Village assis à une lieuë d'Estampes, Ville Capitale de Beauce, renommée pour son antiquité par Grégoire de Tours, livre neufiesme, chapitre vingtiesme de l'Histoire de France. Cest Euldes le Maire estoit Chambellan, c'est à dire, Vallet de Chambre du Roy Philippes premier du nom, lequel ayant faict voeu de faire le voyage de la Terre Saincte tout armé, en fust desconseillé par les Prélats & Seigneurs de France. En son lieu ledict Euldes le Maire fit ce voyage tout armé : comme on le void depeint au Cabinet du Roy, & en plusieurs autres lieux. Auparavant que de partir ledict Roy Philippes premier se declara Baillistre & garde-Noble dela femme dudict Euldes le Maire, & de ses enfans, en faveur desquels il donna des Privileges, le plus grand et remarquable desquels estoit que les Fiscalins espousants les filles dudict le Maire, & celles qui descendroient d'elles, seroient francs, c'est à dire, Nobles & affranchis de totue servitude. Ainsi les femmes annoblissoient les hommes, comme l'ont dict que font les Demoiselles de Champagne par un Privilege qu'on leur attribue, que ie n'ay iamais leu. Voicy celuy de Philippes premier, lefondement & la source de la franchise de Challo Sainct Mard:Ce privilege dict vulgairement, La Chartre de la Franchise.
NOTUM fieri volumus tam praefentibus quam futuris. QUOD ODO MAIOR DE CHALLO, nutu Diuino, concessu Illustrissimi Regis nostri Philippi, ad Sepulchrum Domini perrexit, qui Ancelidum filium suum, et quinque praefatis sororibus suis Odonis filiabus, pro Dei amore, sola charitatis gratia, et SANCTI SEPULCHRI reverencia, quof si haeredes lasculi ex ipsis exeuntes, faminas iugo servitutis Regis detentas, matrimonio duxerint, liberabat, et à vinculo servitutis absoluebat. Si vero serui Regis faeminas de genere haeredum Odonis, maritali lege ducerent, ipsa cum haeredibus suis, non sint amodo de servitute Regis. Praterea haeredibus Odonis, et eorum haeredibus, marchiam suam de Challo, et homines suos custodiendos in feudo concessit. Fsaque pro nullo famulorum Regis, nisi pro solo Rege Justitiam facerent.

 

Recherche des Francs Fiefs, & nouveaux acquets
         &

de la franchise de Challo S. Mard.

descédue d'Eudes le Maire, lequel

faict le voyage d'Oultre-mer tout armé pour acquitter le voeu faict par

Philippes premier, qui se faict Baillistre de la femme & enfans dudit Eudes le Maire

Auquel il dóne de grands Privileges & franchises, par sa

Chartre de la Fráchise de Challo . Mard


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Une charte du onzième siècle : le privilège d'Eudes le Maire et sa descendance (1915)

BULLETIN ARCHEOLOGIQUE
Historique et artistique
de la Société d'archéologie
de Tarn et Garonne

Tome XXXXV - année 1915

p. 77 à 85

Une Charte du onzième siècle

LE PRIVILÈGE D'EUDES LE MAIRE ET SA DESCENDANCE

d'après des documents authentiques

communiqués par M. G. DUBOIS - GODIN

Membre de la Société archéologique


p. 77

On a beaucoup écrit sur le privilège d'Eudes Lemaire et il existe aux Archives nationales de nombreux documents sur ce sujet.
« L'histoire fameuse d'Eudes Le Maire, dit le Père Montfaucon dans ses Monuments de la Monarchie Française a été contée tout au long dans Pasquier (1), Loisel (2), Choppin et autres. » Pour racheter ses fautes Philippe 1er avait fait le,vœu d'aller en pèlerinage au Saint-Sépulcre à pied, armé et un cierge à la main. Lorsque la peur du feu de l'enfer se fût amoindrie, le bon Roi réfléchit que la route était longue et peu sûre, ses armes bien lourdes et qu'il lui serait bien difficile de tenir en main un cierge allumé sans qu'il s'éteignit. Les années s'écoulaient et il ne réalisait pas son vœu. Il regrettait de l'avoir fait et n'osait pas cependant le rompre. Il devint alors sombre


(1)    Pasquier, jurisconsulte né à Paris en 1526, fût nommé Avocat général à la Chambre des Comptes par Henri III en 1585.
(2)    Loisel, jurisconsulte né à Beauvais en 1635. — Le Père Montfaucon était né à Limoux en 1655.

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Annuaire de la Noblesse de France - Famille Petiton (1864)

Annuaire de la Noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe

André François Borel d'Hauterive

1864

 

p 144

Petiton

Le nom de Petiton (qui s'est quelquefois aussi écrit Petitot en quelques vieux actes) est fort ancien et figure dans la nomenclature historique des compagnons de Guillaume le Conquérant, conservée dans des manuscrits anglais et donné par l'historien Dumoulin, au XVIIème siècle1. La famille qui porte actuellement ce nom, et où l'épée, la robe et d'autres carrières également distinguées ont été suivies avec honneur, est d'ancienne extraction normande; une tradition constante la rattache à cette antique origine. Mais le fait le plus remarquable qui se rencontre dans cette famille; ets sans contredit la composition de ses armoiries : c'est une des pages les plus curieuses de l'histoire du blason.

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Traité de la Police ecclesiastique - René Choppin (1662)


Traité de la police ecclésiastique
auquel est amplement traité des droicts Royaux, selon l'usage des Cours de France, sur les
personnes & biens ecclésiastiques

Traduit du Latin de M RENE CHOPPIN, I.C. Angeuin, ancien &
celebre Advocat en la Cour de Parlement,

Par M.I. TOURNET, aussi Advocat en ladite Cour,
& au Conseil Privé du Roy

Reveu & corrigé en cette derniere Edition plus exactement
que dans les precedentes

TOME IV
A PARIS, chez Edme Couterot, rüe Sainct Iacques, au bon Pasteur
M. DC. LXII.

Livre Troisième, Titre II : L'Eglise ne peut acquerir un fonds d'heritage, qu'à la charge du cens & des arrerages qui en sont deubs.

n° 21 - Quelquesfois les personnes laïques iouïssent de plusieurs franchises & exemption en faveur de l'Eglise

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