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Histoire de Vaugirard ancien et moderne (1842)

Histoire de Vaugirard
Ancien et Moderne

par L. Gaudreau, Curé et Chanoine honoraire de Grenoble
Chapitre VI - page 71 à 75

Paris, 1842


Chapitre VI - Seigneurs et Notables de Vaugirard
p. 71
J'ai découvert, dans un ouvrage fait par les soins du collège de Boissy, et renfermant la généalogie des fondateurs ou protecteurs de cette institution, des renseignemens précieux sur la succession des seigneurs de Vaugirard. Il est arrivé que certains fondateurs de ce collège étaient de la famille des seigneurs de ce bourg, et comme l'ouvrage dont il s'agit donne avec un détail très-précis toutes les branches généalogiques des personnages qui ont contribué à l'érection et à l'agrandissement de ce collège, il nous fournit en même temps la descendance exacte des seigneurs qui nous intéressent, depuis le premier jusqu'au dernier. Je dois communication de ce libre, gravé sur

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acier, à M. de Verceil, marguillier de la paroisse, qui le possède comme un titre de famille, servant à prouver sa filiation remontant à ces mêmes seigneurs. Voici son titre : Abrégé chronologique de la fondation et histoire du collège de Boissy, 1724; réimprimé en 1762 par M. Chevillard, principal de ce collège. Là, j'ai trouvé la confirmation et quelquefois la rectification des remarques de l'abbé Lebeuf, relativement à la seigneurie de ce bourg, qui se transmettait le plus souvent par les femmes.
Simon de Bucy, dont nous avons parlé au commencement de cet ouvrage, mourut en 1350. Il fut inhumé, lui, sa femme et son fils, dans le choeur de l'église.Il laissa la seigneurie de Vaugirard à la famille des Chartier, sieurs d'Alainville, tous avocats de grande renommée. Jean Chartier, deuxième du nom, en fut le premier héritier, par suite de son mariage avec une demoiselle de Bucy, qu'il avait dû épouser vers 1330.
De lui naquit Guillaume Chartier, dit Guillemin, dont le fils, Simon Chartier, fut père de Michel Chartier, sieur d'Alainville, marié à Catheirne Paté. Tous firent successivement seigneurs-patrons. C'est à l'époque qu'il convient de placer une autre branche des Chartier,

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qui eut part à la seigneurie, autant qu'on peut le croire, d'après les arrangemens de parenté. En effet, le registre que nous avons retourvé aux archives (S. 3559), fait mention d'un Alain Chartier, célèbre historiographe et secrétaire de Charles VII, qui mourut en 1458, après avoir joui par indivis de la seigneurie attachée à sa famille. On ne sait pas, dit l'auteur de la généalogie que nous avons citée, à quelle branche rattacher ce personnage illustre, qui, selon ce qu'il rapporte lui-même, naquit en 1386, et qui ne laissa pas de postérité. Nous croyons cet auteur peu éclairé en cette circonstance, car l'histoire nous donne Alain pour frère de Guillaume, évêque de Paris, de Jean, qui entra dans l'ordre de Saint-Benoît, et de Mathieu, dit le coryphée des avocats de son temps. Guillaume fut un des avocats nommés pour la révision du procès de la Pucelle d'Orléans, et pour la réhabilitation de sa mémoire, en 1456. Malgré l'humeur vindicative de Louis XI, qui ne pouvait lui pardonner d'avoir accepter la députation vers les princes pendant la guerre du bien public, durant sa vir et après sa mort, il fut entouré d'estime et d'honneurs : comme évêque du diocèse, il dut porter une affection particulière à Vaugirard. Jean fut auteur des Grandes Chro-[niques]

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[Chro]niques de France, vulgairement appelées Chroniques de Saint Denis : ami de la solitude par goût et par état, il dut fréquenter peu la seigneurie de sa famille. Mathieu fut celui qui augmenta l'église d'un bas-côté, à ses propres frais. Alain fut le plus célèbre des qutres frères. Il était d'une laideur prodigieuse, mais son génie et son éloquence faisaient facilement oublier les torts de la nature envers lui. Marguerite d'Ecosse, première femme du dauphin de France, depuis Louis XI, le vit un jour étendu sur une chaise et sommeillant avec calme. Elle vont doucement, et lui donna un baiser sur les lèvres : comme les courtisans s'étonnaient d'une telle privauté, surtout envers un homme si repoussant : "Ce n'est pas l'homme, dit-elle, que j'ai embrassé, c'est la bouche qui a prononcé tant de belles choses."
Vers 1500, après la mort de Michel Chartier et de sa femme, qui arrivèrent, l'une en 1483, l'autre en 1504, la seigneuris changea passagèrement de famille; car nous lisons dans l'abbé Lebeuf, qu'à cette époque Guillaume Condurier, chanoine de Paris et de Saint-Thomas-du-Louvre, qui mourut curé d'Issy en 1510, en était possesseur. Probablement ce fut par un accord partoculier de famille, car après son dé-[cès]

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[dé]cès elle revint aux seigneurs primitifs. De Michel Chartier étaient issus deux enfans : premièrement une fille Périne, qui épousa Ferry Aleaume, sieur de Sainville; c'est celle dont descens la famille de Verceil : secondement un fils, Simon Chartier, qui devint avocat au Parlement, et épousé Jeanne Jayer. Il eut lui-même un fils appelé Mathieu, époux de Jeanne Brinon, qui mourut en 1559. Simon et Mathieu se transmirent la seigneurie. Les enfans de ce dernier s'allièrent à la famille des Montholon, Mathieu en épousant Marie de Montholon, Geneviève en épousant François de Montholon, deuxième du nom; c'ets par elle que la seigneurie se fixa dans cette illustre maison. L'abbé Lebeuf remarque donc avec raison qu'en 1564 elle était possédée en société par Mathieu Chartier, mort en 1598, conseiller au Parlement de Paris, seigneur en outre d'Alainville et de Lassy, par Marie Chartier, dame de Coupevray, par François de Montholon, deuxième du nom, avocat au Parlement de Paris, et par Geneviève Chartier sa femme.
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