Oraàs

Le village portait déjà le nom d'Oraàs au XIII° siècle, aü ras dou Gabe en Béarnais. C'est un fief vassal du Béarn, mentionné en 1385.
Beaucoup d'habitations ont été construites avec les galets du gave, matériau gratuit et facilement récupérable sur le bords du gave d'Oloron.
Le village a deux hameaux très anciens.  Le premier est le hameau de By (ou Bii en Béarnais) qui avait une chapelle particulière.

Château du Leü

Le second est le Leü qui fut une baronnie. C'est autour de son château - véritable nid d'aigle au sommet d'une butte, en surplomb de l'actuel quartier de Peyrède - que les maisons du village étaient réunies vers le XIII ème siècle.

Il reste peu de traces des fortifications initiales du chateau du Leü : le donjon a été raccourci, les tours et les créneaux ont été démolis, ainsi que les remparts. Il reste une partie du mur d'enceinte et l'endroit du pont-levis, mais le fossé a été rebouché. Le château fut amputé de son dernier étage à tourelles au XIXe siècle et ses fenêtres à meneaux furent bouchées. On y voit encore les armoiries sculptées de Pierre de Saint-Macary, baron du Leu.
Une légende parle d'un tunnel reliant le château d'Aspis à 3 km ainsi qu'une maison de Castagnède, qui aurait permit aux nobles d'échapper aux éventuels envahisseurs en temps de guerre.

La baronnie a appartenu à Espain du Leu, seigneur d'Oraàs, ami de Gaston Fébus. Celui-ci, grand adepte de la chasse, venait souvent y chasser.  

La baronnie fut vendue "pour une paire de bœufs" à la fin de la Guerre de Cent Ans.

Eglise gothiqueLe village possède une église gothique en galets du gave. Celle-ci a la particularité de posséder une "porte étroite" dite aussi "porte des cagots". En effet, une importante communauté cagots vivaient à Oraàs.

Les Cagots sont des parias répandus au Moyen Âge de part et d'autre des Pyrénées, qui étaient considérés comme des objets de mépris et d'horreur. L'origine de cette communauté est encore inconnue. Un grand nombre de prescriptions pèsent sur eux. Certaines sont orales, mais d’autres sont transcrites dans les « fors » (lois) de Navarre et du Béarn des XIIè et XIIIè siècles. Ils étaient tenus de porter un signe distinctif (généralement une patte de canard coupée dans du drap rouge et cousue sur leurs vêtements)  et n’avaient pas de nom de famille : seul un prénom suivi de la mention « Chrestians » ou « Cagot » figurait sur leurs actes de baptême. Les cérémonies religieuses qui les concernaient se déroulaient généralement à la nuit tombée. À leur mort, ils étaient enterrés à l’écart dans un endroit du cimetière ou dans un cimetière à part. Ils n’étaient autorisés à se marier qu’entre eux. Chrétiens, ils étaient cependant relégués au fond des églises dans lesquelles ils n'étaient autorisés à pénétrer que par des portes spéciales très basses pour les obliger à se courber pour y entrer, un bénitier spécial leur était également réservé.

Le clocher porte deux anciennes cloches dont "Marie" datée de 1770 qui provient de l'ancienne église de Mur. Une lourde cloche moderne, datée de 1951, fut offerte par Cécile Sorel, comtesse de Ségur et sociétaire de la Comédie française.

Le village fut occupé en février 1814 par un régiment français. Ce dernier perdit de nombreux hommes contre Wellington lors de la bataille d'Orthez (27 février 1814).

Commune agricole, l'économie d'Oraàs est marquée au XIXème par l'exploitation de la saline par la société Thore de Dax (février 1831). Plus de vingt ouvriers travaillent à son exploitation dans les années 1850, la production annuelle dépasse les 1000 tonnes de sel, concurrençant la production de sa voisine Salies-de-Béarn. Les part-prenants de Salies rachètent la saline en 1860, dont l'exploitation se poursuivra jusqu'à la fin de la première guerre mondiale.

 

Lieux d'un évènement au moins de la vie de  :


 

Sources :
- "Le Guide du Béarn" de Louis Laborde-Balen ed La Manufacture
-  Wikipédia - Oraàs
-  Wikipédia - Cagots
-  Site de M Alain Touzaà