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Salies de Béarn

 
 
 

Salies de Béarn, Cité du Sel, doit son activité économique à la présence d'une source d'eau salée, qui jaillit du sol par Lou Goueil de la Hount (l'oeil de la fontaine). Située à 16km d'Orthez, entre les gaves de pau et d'Oloron, elle est à la frontière de la Basse-Navarre, de la Soule et de la prévôté d'Acqs. Elle est depuis la domination romaine rattachée à la cité de Dax.    

L'origine de ces dépôts de sel remontent il y a 200 millions d'années, suite à l'évaporation de l'eau déposée par la mer lors de la dislocation de la Pangée. Les dépôts salins sont à nouveau recouverts par la mer, puis ont été remontés près de la surface lors de la formation des Pyrénées. Des sources d'eau salées se sont ensuites constituées grâce aux eaux d'infiltration entrées en contact avec les roches salifères, produisant les gisements de Salies et d'Oraàs .

 

La fontaine salée 

la légende du sanglier 

"Suivant une ancienne tradition confirmée par un monument dont les traces sont à peine effacées, un sanglier donna lieu à la découverte de la fontaine salée possédée par les descendans des propriétaires de la partie de la forêt dans laquelle elle fut trouvée. Ce sanglier poursuivi se réfugia dans un marais bourbeux, où il fut blessé par les chasseurs; il s'élança sur le coup, et alla mourir au loin; on le suivit et on le trouva couvert de cristaux de sel produits par l'évaporation de l'eau de ce bourbier. C'est à cette découverte  que la ville de Salies doit son origine." (Extrait d'un rapport de M Larrouy-Soulenx, maire de Salies, en date du  10 prairial an VIII) 

Un monument est élevé en 1927 en hommage à cette légende, sur la place du Bayaà. Ornée d'une porte gothique, la fontaine du sanglier est devenue l'emblème de la cité. Au-dessus de la tête sculptée de l'animal, on peut lire ces quelques mots : "Se you nou y eri mourt, arrès n'y bibéré", ("Si je n'y étais pas mort, personne n'y vivrait")      



Maison sur le Saleys

Les eaux de Salies sont particulièrement riches en sodium, minéraux et oligo-éléments. Elles contiennent notamment la plus forte proportion en magnésium de toutes les eaux minérales mondiales, elle est sept foix plus salée que l'eau de mer.

L'extraction du sel est d'origine très ancienne : les hommes le récoltaient déjà pendant l'âge de bronze, vers 1500 ans avant JC. Ils versaient l’eau salée dans des vases tronçoniques et obtenaient du sel par évaporation de l’eau. Celui-ci était livré en vrac ou sous forme de pain de sel. Au cours de l’époque Gallo-Romaine du Ier au IVème siècle, les salisiens fabriquaient le sel dans des vases à sel calés sur des fourneaux qui permettaient l’évaporation rapide d’une eau particulièrement riche (230 g de sel par litres pour la fontaine salée de Salies). Les tessons de ces vases retrouvés dans plusieurs sites archéologiques du bassin de l’Adour (de Dax à St Jean le Vieux et Oloron, de Lescar jusqu’à Tarbes), révèlent un commerce du sel actif grâce au développement des villes et des voies de communication (dont le Cami Salié - chemin du sel - voie datant de la protohistoire reliant Salies au plateau de Ger). Le vase à sel n’a pas duré longtemps car la production et la cuisson des vases coûtaient chers. Il a vite été remplacé par la poêle en plomb de grande capacité et de durée pratiquement illimité. Plusieurs poêles sont disposées les unes à côté des autres devant une grande cheminée. Elles sont posées sur des supports de maçonnerie peu élevés du rez-de-terre. Au devant de la cheminée se trouve une grande planche de bois disposée obliquement. Pour produire le sel, on prend l’eau dans le réservoir et on la déverse dans les poêles. L’eau s’évapore et on récupère le sel que l’on jette sur la planche oblique où il s’égoutte et sèche en même temps. La maison dite La Roume (Rome), propriété du seigneur d'Audaux, reçoit le monopole de la fabrication du sel par Gaston de Foix en 1394. Elle est affermé par le seigneur d'Audaux aux salisiens pour une somme annuelle allouée le jour de la Toussaint.

Vieille VilleL'exploitation de la fontaine salée de Salies est  réglementée depuis le Moyen Âge. C'est à ce moment-là que naît la Corporation de Voisins (Bèziis) ou parts-prenants. Celle-ci permet aux habitants d'organiser la répartition de l'eau salée. Détruite en 1523 suite à un incendie provoquée par les troupes espagnols de Charles Quint, la physionomie de la ville est directement liée à l'exploitation du sel : les maisons sur pilotis - car bâties sur des marécages et des terrains boueux - les maisons entassées avec le premier étage en surplomb (anbants qui permet de prolonger l'appartement au dehors), les ruelles sinueuses, les venelles et passages étroits. Tout cela devait permettre d'arriver le plus rapidement possible à la place du Bédat-Bayàa, au centre de laquelle se trouvait la fontaine (la Hount) et son grand bassin à ciel ouvert, de forme allongée d'une contenance de 520 mètres cubes. Lorsque arrive le jour fixé par les jurats pur l'extraction de l'eau salée, la cloche de la maison commune de la place du Clouzon sonne pour avertir les Béziis de se rendre à la Hount. Pour exploiter le sel, le bézii descend dans le bassin par des escaliers en pierre. Avant de tirer et distribuer l'eau, on fait la Hount Boune (font bonne), qui consiste à jeter dans le coulédé la quantité d'eau douce de la surface, séparée de l'eau salée par des oeufs de poule jetés dans le bassin. L'eau est extraite par les Tiradous, dans une grande course contre la montre pour ramener chez eux le plus grand nombre possible de sameaux d'une contenance de 92 litres (d'un poid de 30 kg à vide, de 150 kg pleins). Ils vident alors l'eau salée dans le sous-sol par le coulédé et repartent vite chercher un autre chargement. Au sous-sol de la maison, une autre personne de la famille fait évaporer cette eau en la chauffant dans une poêle carrée. Le sel qui se dépose au fond est mis à sécher au dessus de la poële. Habillés d'une chemise serrée autour de la taille par une courroie et des bandelettes autour des jambes, le remplissage des sameaux et la course à travers les rues de la ville font l'objet d'une lutte sans merci. Les familles disposant de beaucoup de bras à leur service sont les mieux servies.

Les tentatives de certains salisiens d'augmenter leurs revenus sont nombreuses, certains n'hésitant pas à se rendre de nuit au bassin pour tenter d'emporter quelques litres de cette précieuse eau. Aussi le bassin  fait l'objet d'une grande protection, et est surveillé nuit et jour. Des gardes sont établis par la corporation (les biscoos),les jurats et les députés font le guet à tour de rôle. Ces mesures de protection sont parfois détournées à partir de puits clandestins, faciles à mettre en place dans une ville où les sources salées jaillissent un peu partout.

L'appartenance à la communauté des Béziis (ou voisins) est réglementée par le For : "Tout fils de voisin est voisin, et l'étranger qui se marie avec une héritière, fils de voisin." Il faut alors prêter serment de voisinage et posséder une maison dans la cité. Malgré ces restrictions, la population augmente, de plus en plus d'étrangers prétendent au titre de voisin.

En 1587, une charte inscrite au Livre Noir règlemente définitivement cet usage du sel : elle est rédigée par les Salisiens, collectivement propriétaires de leur fontaine (voir la transcription du "Règlement de la Fontaine salée" du 11 novembre 1587, en français et béarnais ). Deux types de part-prenants sont définis. Tout d'abord le "chef de maison", héritier marié ou à marier, avec ou sans enfants, qui a droit  à un compte d’eau salée (compte de saiice) représentant la contenance de 26 sameaux de 92 litres par an, soit 2392 litres (ce qui correspond au débit de la fontaine salée pendant 1 heure).  Ils sont inscrit en tête du livre des chefs et tirent le sel en premier. Il s'agit là de favoriser la multiplication des familles. Le second type est celle des "locataires" et "cadets mariés", qui perçoivent le compte d'eau salée après les chefs, s'ils sont fils de voisins uniquement.

Les parts-prenants puisent l’eau salée dans le bassin et la transporte dans les sameaux. Deux personnes transportent la cuve à l’aide d’une perche solide et les vident dans le coulédé  (auge en pierre en avancée sur la rue qui alimente, par un canal souterrain en bois un réservoir enterré, cuve profonde en bois ou en maçonnerie appelée également dulê, aménagée à proximité de l’atelier du façonneur de sel).

Outre ses richesses naturelle, l'histoire de Salies est étroitement liée à celle du Béarn, auquelle elle est définitivement rattachée au XII° siècle. Sa situation géographique l'expose aux attaques de ses voisins basques, Espagnols, de Basse-Navarre, de la Soule ... Pour protéger son "or blanc", la ville s'entoure de murailles, au sein desquelles les parts-prenants doivent habiter pour pouvoir prétendre au compte d'eau salée. La ville compte également un important quartier cagot.

Eglise St VincentAu XVIème siècle, la réforme arrive en Béarn. Dès 1557, la nouvelle doctrine se répand sous l'impulsion de Jeanne d'Albret. Salies est l'une des premières villes à adhérer à la cause huguenote. La population prend part aux guerres de religion. Jeanne d'Albret et son fils Henri (futur Henri IV), viennent à Salies le 11 février 1568, pour soutenir la ville face à l'avancée de l'armée de Terride. Les fortifications de l''Eglise St Vincent, alors temple calviniste, sont renforcées. Un nouveau bâtiment y est ajouté, qui sert d'arsenal et de citadelle, dans lequel les habitants se réfugient en cas de siège. Les lucarnes servent de meurtrières, des guérites sont ajoutées pour y loger des sentinelles.

L'édit de Nantes signé par Henri IV le 13 avril 1598 n'apaise par les esprits. Les calvinistes sont majoritaires à Salies, les églises St Martin et St Vincent étant leurs lieux de culte. L'église catholique est quant à elle reléguée dans un petit oratoire à deux kilomètres de la ville.

Eglise St MartinAvec l'arrivée au trône de Louis XIII, le rapport de force change. Le roi se rend à Pau en Navarre dont il est le souverain pour y rétablir le culte catholique. Il entend mettre fin aux privilèges politiques dont bénéficient les protestants depuis les guerres de religions. Il promulgue un Edit d’Union en octobre 1620, qui rattache la Basse-Navarre et le Béarn au Royaume de France. Originalité cependant de cette intégration: le royaume conserve ses fors, son droit public et privé, et surtout son régime fiscal (exemption de gabelle, vote de la contribution fiscale versée au roi à titre de donation librement consentie, comme dans tous les pays dits d’Etat, c’est-à-dire les provinces rattachées assez tardivement au domaine royal français).

L'absolutisme de Louis XIV ne pouvant comprendre l'unité politique sans l'unité religieuse, la religion protestante est à nouveau combattue. Le Roi révoque l'Edit de Nantes en octobre 1685 (Edit de Fontainebleau). Une série de mesures d'abord modérée puis de plus en plus intolérantes sont prises, sous la gouverne de l'intendant Foucault, arrivé en 1684 à Pau. Les temples sont pour la plupart rasés, des missionnaires sont envoyés pour convertir les foules. A Salies, le grand convertisseur est  M. de Gassion. Outre des moyens de pression économiques, il fait venir dans la ville huit compagnies de soldats pour finir de convaincre les plus réticents.

Si certains préfèrent l'exil, les persécutions ne découragent pas les calvinistes les plus fervents. Malgré les édits et les risques d'arrestation, ils se réunissent dans les bois et y tiennent des assemblées nocturnes. La politique de Louis XIV est poursuivie par son successeur Louis XV, avec les édits de 1724 et  de 1730. Ce qui n'empêche pas les tenants de la "R.P.R" ( Religion Prétendue Réformée) de continuer de se réunir dans les Assemblées au désert.

Les Assemblée au désert ont lieu grâce à l'arrivée en juin 1755 de pasteurs calvinistes, venus du Bas-Languedoc, à la demande des huguenots béarnais. Les protestants y baptisent leurs enfants, qui sont considérés comme illégitime par le pouvoir puisque leurs mariages ne sont pas reconnus par la loi. Les assemblées se multiplient aux alentours d'Orthez , Bellocq , Salies de Béarn, peut-être grâce à une relative neutralité (bien qu'incertaine) des catholiques dans ce secteur. L'une d'entre elle rassemble fin 1755 plus de deux mille personnes aux environs de Salies. Certains des "N.C" (les Nouveaux Convertis, parfois ramenés de force dans le giron de la religion catholique par les répressions ayant succédé à la Révocation de l'Edit de Nantes), encouragés par la venue des pasteurs, retournent à l'hérésie. Le curé de Lagor s'inquiète : "Deux ou trois catholiques ont déjà apostasiés, cet exemple pourroit être suivi".
Parmi ces ministres du culte se trouve Etienne Deferre, qui  apparaît sous les surnoms de Monségny, Montigny ou encore Briga. Il a fait ses études au Séminaire de Lausanne, en 1742. Le 9 mars 1756 une prise de corps est lancé contre lui par le Parlement de Pau, avec le signalement suivant : "Un personnage, prétendu ministre, désigné pour être un bel homme, bien carré, de taille de 5 pieds trois, quatre ou cinq pouces, nez crochu, jambes menues, visage plein, joli de sa figure, portant perruque blonde, vêtu d'un habit bleu, veste culotte rouge, et d'âge de 45 ou 50 ans." Celui-ci doit se cacher près de Salles-Mongiscard, puis aux environs de Bérenx. Malgré tout, le 17 octobre 1756, il refonde l'Eglise de Béarn en nommant des consistoires à Orthez, Salies, Athos, Peirade, Salles, Sainte-Suzanne. Il est rejoint dans son entreprise par le pasteur Jean Journet, comme lui formé à Lausanne et venu du Bas-Languedoc.

Mariage au désert de Jean Lacrouts Dit Moncaut avec Marie St Cricq Pesarthou de Lagor - 1763

 Mariage au désert de Jean Lacrouts Dit Moncaut avec Marie St Cricq Pesarthou de Lagor - 1763

 

Les pasteurs vivent sous la protection constante de leurs co-religionnaires, malgré tout ils restent en alerte constante. Etienne Deferre (Deffèrre) semble être le plus entreprenant des ministres du culte protestants dans leur entreprise de reconstruction de l'Eglise de Béarn. Le 4 décembre 1756, il écrit : 

"Ne désirant rien avec plus d'ardeur que de concourir, autant que je le pourrai, à la gloire de Dieu et avancer le règne de notre bienheureux Sauveur, je suis tout disposé à faire tout ce qui pourra y contribuer le plus, et je viderai le royaume si la chose le demande. Je ne puis cependant que vous représenter qu'on fera très-mal de me forcer à prendre ce parti. Du moins encore, je fais un grand bien en ces cantons, et en état avec les secours de Dieu, qui a fait et continue à faire prospérer son oeuvre entre mes mains, d'en faire encore beaucoup. Il est vrai que des gens soupçonneux et vétilleux pourront dire que c'est la présomption et l'intérêt qui me font parler ainsi; mais la chose n'est pas moins réelle pour cela. Les affaires de mon commerce vont fort bien : j'ai fait six assemblées dans six places différentes; j'ai baptisé quelques enfants; j'ai aussi commencé à former des écoles et à rétablir l'ordre; j'ai établi des anciens et des diacres à Orthez, Salies, Athos, Peyrade, Sales, Sainte-Suzanne, et dimanche prochain, avec l'assistance de Dieu, j'en établirai dans plusieurs autres lieux; ainsi, quoique les prêtres soient aussi méchants que jamais, qu'on fasse de grandes menaces et qu'on ait commencé à dresser des procédures, soit contre les assemblées, soit contre ceux qui font baptiser leurs enfants aux désert, la chose va toujours son train; il se fait toujours quelques prosélytes ...".

Le pasteur Journet moins virulent est moins recherché, cependant des poursuites à son encontre s'initient en 1772. Si les persécutions de l'Etat se poursuivent tout au long du XVIIIème siècle (condamnation aux galères ou à mort...), il semble qu'au niveau locale les calvinistes sont par endroit tolérés dans les jurades (en particulier à Bellocq). Le baptême au Désert est devenu la règle depuis 1760, les enfants sont prénommés avec des prénoms bibliques, les derniers sacremenents et la sépulture catholique sont refusés par les protestants.
Le pasteur Journet reste en Béarn jusqu'à sa mort en 1781, Etienne Deferre quitte la région en 1776. Un troisième pasteur les rejoint en 1762, J.J. Fosse.

C'est seulement à la fin du XVIIIè siècle, avec l'Edit de tolérance de novembre 1787 que les non catholiques peuvent "faire constater leurs naissances, leurs mariages, leurs morts, afin de jouir comme tous les autres sujets du roi des effets civils qu'il en résulte."  A Salies, 54 pères de familles se rendent à la mairie pour faire légitimer leur union et la naissance de leurs enfants par une inscription sur le registre d'etat civil.

 Parmi eux :

    • Pierre St Guily et Marie Castéra, mariés au désert 18 juin 1769 par Jean Journet, qui déclarent le 20 mai 1788 leur mariage et le baptême de leurs 5 enfants en vie
    • Jean Castéra et Marie Bergeras viennent déclarer le 21 juin 1788 leur mariage effectué au désert le 9 janvier 1780 , ainsi que la naissance de leurs 5 enfants, baptisés au désert (voir l'acte de déclaration )
    • Jean Labastie et Suzanne Serres Cambot, qui déclarent le 21 juillet 1788 leur mariage au Désert du 9 février 1766 par le pasteur Deferre et le baptême de leurs quatres enfants vivants
 

 

Parallèlement aux conflits religieux, la richesse économique de la ville attire les convoitises. Louis XIV doit financer ses guerres. Sur ordre du contrôleur général des finances Colbert, les divers intendants (de Pellot à de Bois Baillet) vont s’attaquer aux salines des royaumes pyrénéens, en commençant par la fontaine d’eau salée de Salies-de-Béarn.  Les souverains de France étaient propriétaires d'une autre source de Salies, situés aus Puits de la Trompe. Mais le sel produit pas ces puits était de qualité inférieure, et ne pouvait pas servir à la salaison du jambon, branche importante du commerce local. A partir de 1663, tout est prétexte pour usurper la propriété de la fontaine du Bayàa, bien commun des habitants : l’assistance que les villageois auraient prêtée à Audijos lors de la révolte antifiscale de Guyenne en 1664, la question religieuse, la raison d’Etat … Pourtant, l’objectif est clair. Il s'agit d'imposer l’autorité royale, financière et domaniale dans cette province. Finalement, en cette période troublée des années 1664-1675, un arrêt du Conseil d’Etat est rendu, réunissant la saline de Salies au domaine royal et créant un bureau de sel. La communauté des parts-prenants, représentée par le syndic des Etats de Béarn, se pourvoit devant le Roi, passant outre l’autorité de l’intendant. Elle présente à l’appui de ses prétentions des titres ainsi qu’une possession immémoriale et paisible, que l’Etat ne peut combattre, Salies sort victorieuse de ce combat fiscal. Les fors béarnais sont saufs. Vingt ans après, une nouvelle tentative de confiscation de la fontaine salée est menée par le fermier du Roi, Benaston, qui échoue à son tour. Pour contrer toute nouvelle tentative, les part-prenants prennent à charge l'administration du Puit de la Trompe, contre une redevance annuelle de 9000 livres.

En 1793, le pouvoir révolutionnaire met en cause la corporation des parts-prenants : les puits de la Trompe devient propriété nationale. Mais grâce à M. de Bergeras, député Part-Prenant et avocat de la Corporation, la copropriété du Bayàa est maintenue. La communauté des parts-prenants résiste à la Révolution.

Napoléon, qui avait créé le Code civil, doit lui aussi reconnaître le droit des Part-Prenants à la copropriété du Bayàa, bien que "nul ne peut être tenu de demeurer dans l'indivision".

Mais la fin du monopole de vente en 1840 entraînant la concurrence du sel marin, les parts-prenants s'orientent vers le thermalisme. La particularité de ses eaux chlorurées et sodiques permet la création d’un établissement thermal. A la "Belle Epoque", Salies-de-Béarn devient une station thermale reconnue et réputée. Le premier établissement est construit en 1856, mais un incendie le détruit en 1888. Un nouveau bâtiment est construit, doté d'une physionomie mauresque, placé au fond de parc, à proximité du Casino de la Ville.

  

Lieux d'un évènement au moins de la vie de  :

  • Daniel LAPADU dit LABOURDETTE : x le 10 avril 1687
  • Jeanne LAFITTE : x le 10 avril 1687
  • Jean-Pierre COUSSIRAT PALATE : ° vers 1645, x le 16 juin 1692
  • Isabeau LAGOUARDETTE : ° vers 1670, x le 16 juin 1692
  • Jean POUSTIX : ° vers 1675, x le 5 mars 1696
  • Marie SARREBERE : ° vers 1675, x le 5 mars 1696
  • Moyse CASTERA : ° vers 1663, x le 8 novembre 1701, + le 25 octobre 1743
  • Marthe SARREBERE : ° vers 1680, x le 8 novembre 1701, + avant 1739
  • Anne MONSEGUR : ° vers 1680
  • David DARRIGRAND : ° vers 1683
  • Pierre COUSSIRAT PALATE : ° vers 1695, x le 6 juin 1721
  • Marthe POUSTIX : ° le 23 mars 1697, x le 6 juin 1721
  • Pierre CASABAN : ° vers 1680, x le 7 novembre 1701
  • Anne BETBEDER : ° vers 1680, x le 7 novembre 1701
  • Jacob PUSSACQ dit MOUCHET : ° vers 1680
  • Jeanne CAPDEVIEILLE DARRIVEREITTE : ° vers 1680
  • Pierre BASIART : ° vers 1690, x le 19 mai 1714
  • Gracy DULEU : ° vers 1690, x le 19 mai 1714
  • Josué CASEDAVANT : ° le 8 décembre 1706
  • Marie CASTERA : ° en octobre 1703
  • Jean CASTERA : ° en septembre 1706
  • Paul FOIX : x le 26 février 1737
  • Jeanne LAPADU dit LABOURDETTE : ° le 8 avril 1706 x le 26 février 1737
  • Jean SERRES CAMBOT : ° vers 1705, x le 20 février 1732
  • Marie PUSSACQ dit MOUCHET : ° le 17 février 1709, x le 20 février 1732
  • Pierre DARRIGRAND POURRET : ° vers 1710, x le 23 juin 1734
  • Sara SARRAUDE : ° vers 1710, x le 23 juin 1734
  • David ST GUILY SARRAILH : ° vers 1715, x le 28 avril 1739
  • Rachel BASIART : ° vers 1718, x le 28 avril 1739
  • Jean cadet DARTIGUEPEYROU : ° vers 1717, x le 19 août 1744
  • Marie COUSSIRAT : ° le 14 septembre 1722, x le 19 août 1744
  • David Ainé HOURDEBAIGT : ° vers 1725, x le 27 février 1753, + le 26 janvier 1795
  • Marie cadette SALIER : x le 27 février 1753
  • Pierre CARRIBON : x le 20 juin 1742
  • Jeanne LAHARGUE : x le 20 juin 1742
  • Jean LABASTIE : ° vers 1722, x le 1 septembre 1751, + le 21 mai 1797
  • Jeanne LANCESTREMERE : ° vers 1731, x le 1 septembre 1751, + le 18 mai 1812
  • Pierre HOURDEBAIGT : + le 25 septembre 1804
  • Jeanne TISNE : + le 13 janvier 1812
  • Théophile TAUZIN : ° le 6 octobre 1732, x le 21 novembre 1758
  • Marthe CAZEDAVANT : ° le 1 juillet 1731, x le 21 novembre 1758, + le 16 avril 1809
  • Jacques DARRIGRAND : ° le 13 janvier 1738, x le 6 février 1766
  • Suzanne FOIX BARTHELEMY : ° le 1 juillet 1737, x le 6 février 1766
  • Jean LABASTIE : x le 9 février 1766 (au Désert), déclaration de mariage du 21 juillet 1788
  • Suzanne SERRES CAMBOT : x le 9 février 1766 (au Désert), déclaration de mariage du 21 juillet 1788, + le 13 janvier 1805
  • Jacob HOURDEBAIGT : ° le 6 septembre 1765 (baptisé au Désert), rebaptisé catholique le 7 décembre 1786, x le 9 avril 1793, + le 5 septembre 1828
  • Jean LABASTIE : ° le 3 décembre 1766 (baptisé au Désert), x le 7 juin 1793, + le 6 janvier 1847
  • Marie LARRESSAT : x le 7 juin 1793, + le 31 décembre 1851
  • Isabeau TAUZIN : ° le 30 août 1771, x le 9 avril 1793, + le 1 avril 1834
  • Jean CASTERA : ° le 15 mars 1743, x le 9 octobre 1768 (au Désert), + le 1 mars 1821
  • Rachel ST GUILY SARRAILH  : ° le 16 octobre 1744, x le 9 octobre 1768 (au Désert), + le 18 avril 1836
  • Pierre ST GUILY SARRAILH : ° 1 janvier 1740, x le 18 juin 1769 (au Désert), + le 20 mars 1828
  • Marie CASTERA : ° le 21 octobre 1744, x le 18 juin 1769 (au Désert), + le 10 octobre 1794
  • Jean cadet CASTERA : ° le 21 octobre 1751, x le 9 janvier 1780 (au Désert), déclaration de mariage du 21 juin 1788
  • Marie cadette BERGERAS : x le 9 janvier 1780 (au Désert), déclaration de mariage du 21 juin 1788
  • Pierre CARRIBON : ° le 23 juin 1754, x le 22 novembre 1780
  • Marie HOURDEBAIGT : ° le 9 mai 1766, x le 22 novembre 1780
  • Jean DARTIGUEYROU : ° le 13 mars 1758, x le 9 septembre 1784, + le 19 février 1829
  • Marie Magdeleine LABASTIE : ° le 30 juin 1761, x le 9 septembre 1784, + le 22 novembre 1824
  • Jean DARRIGRAND 1er né : ° le 23 novembre 1768,  x le 24 septembre 1793, + le 24 novembre 1846
  • Marie CASTERA :  x le 24 septembre 1793, + le 3 mai 1828
  • Anne TAUZIN : ° le 5 août 1773, + le 6 mai 1846
  • Jean CASTERA : ° le 22 septembre 1780 (baptisé au Désert)
  • Pierre CARRIBON : ° le 19 mars 1781
  • Rachel ST GUILY SARRAILH : + le 16 novembre 1741
  • Pierre 3ème né CASTERA : ° le 30 septembre 1787
  • Rachel DARRIGRAND : ° le 31 août 1794, + le 11 septembre 1871
  • Jean 3ème né DARTIGUEYROU : ° le 30 août 1795, x le 20 juillet 1815, + le 5 juin 1840
  • Suzanne LABASTIE : ° le 2 novembre 1796, x le 20 juillet 1815, + le 14 novembre 1872
  • Jean CASTERA : ° le 23 février 1799, x le 8 septembre 1827
  • Jeanne HOURDEBAIGT : ° le 24 mars 1804, x le 8 septembre 1827
  • David DARRIGRAND : ° en octobre 1797
  • Marie CARRIBON : ° le 19 décembre 1807 , + le 22 mai 1846
  • Jean DARRIGRAND : ° le 24 octobre 1829, x le 29 novembre 1851, + vers 1908
  • Marie DARTIGUEPEYROU : ° le 15 juin 1825, x le 29 novembre 1851, + vers 1905
  • Pierre CASTERA : ° le 30 octobre 1829
  • Jeanne CASTERA : ° le 24 septembre 1836
  • Pierre DARRIGRAND : ° le 20 janvier 1857
  • Marie BOURDA : + le 3 janvier 1906
  • Paul CASTERA : x le 21 avril 1908
  • Marie-Louise DARRIGRAND : x le 21 avril 1908
  • Jean-Baptiste Pierre Etienne CASTERA : ° le 21 mai 1909

 

Sources :

- Euskonews
- "Salies de Béarn et ses environs à travers les âges" par S. Trébucq - 1898
- "Catholiques et Protestants de Béarn" par Christian Desplat - 2005
- Musée du Sel de Salies

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