Accueil Jeanne Anne Maysonnave (1784-1831)

Paul Castéra

Paul Castéra
Né le 25 octobre 1880 à Carresse (Basses-Pyrénées, aujourd'hui Pyrénées-Atlantique), Paul Castéra a 34 ans lorsqu'éclate la première guerre mondiale. Fils de Jean-Baptiste Castéra et Marie Ninette Cazot, il est le troisième d'une famille de sept enfants. Son père meurt à 39 ans le 1 janvier 1888, alors que Paul n'a que sept ans. Sa plus jeune soeur Léa-Jeanne naît près de huit mois après le décès de son père Jean-Baptiste.

Appartenant à la classe 1899, il a le numéro 70 au tirage au sort du canton de Salies. Le service militaire, d'une durée de 3 ans depuis la loi du 17 juillet 1889 (d'un an si on a eu de la chance au tirage au sort), à un rôle social important à cette époque. La plupart des citoyens, issus de milieux ruraux, découvrent des techniques auxquelles ils n'ont pas accès dans la plupart des campagnes : par exemple la découverte de la ville, de l'eau courante, des machines non agricoles, d'un régime alimentaire différent, de vêtement plus modernes ... Cela permet de renforcer la cohésion sociale en permettant aux soldats de découvrir d'autres moeurs que celles de leurs régions, et même parfois d'apprendre le français en plus des patois ou langues locales. 

Jean-Baptiste, le père de Paul, avait lui-même beaucoup voyagé au cours de son service militaire. Il avait devancé l'appel et avait été incorporé le 15 juin 1869 dans le 1er Régiment du Génie. Il a fait la campagne contre l'Allemagne entre le 17 juillet 1870 et le 16 avril 1871, puis après sa démobilisation le 1 juillet 1874 (le service militaire était alors de cinq ans), passé dans la réserve, il accompli une période d'exercice au 18ème bataillon du génie à Montpellier, du 11 octobre au 6 novembre 1876. Son service militaire l'a donc entrainé loin de son Béarn natal !


Cultivateur lors de la naissance de ses premiers enfants, Paul est jardinier lors de son incorporation le 15 novembre 1901.

Ses états de services militaires indiquent son signalement :

  • Taille : 1,65 m
  • Visage ovale, menton rond, bouche moyenne, nez fort, cheveux chatain foncé, yeux chatain foncé
  • Degré d'instruction générale : 3 (ce qui correspond à une "instruction primaire plus développée")

Famille Paul Castéra - Marie Louise Darrigrand Passé soldat de première classe le 4 août 1903, pendant son service militaire, Paul est envoyé dans la disponibilité le 18 septembre 1904. Il passe dans la réserve de l'armée active le 1 novembre 1904.

Rappelé pour des périodes d'exercice dans le 18ème Régiment d'Infanterie entre le 21 août et le 17 septembre 1907, puis pour une seconde période entre le 29 mars et le 11 avril 1911, toujours au 18ème RI, il passe ensuite dans l'armée territoriale le 4 septembre 1914.

Paul se marie le 21 avril 1908 à Salies-de-Béarn avec Marie-Louise Darrigrand, où ils ont cinq enfants : Jean-Baptiste Pierre Etienne (né le 21 mai 1909), Pauline Ninette Emilie (née le 4 avril 1910), Jeanne Marguerite Eugénie (née le 25 mai 1911), Julien Henri Roger (né le 9 juin 1912) puis Simone Adèle (née le 30 juin 1913). Marie-Louise est enceinte d'un 6ème enfant en 1914, mais elle fait une fausse-couche. La famille réside à Baigt-de-Béarn, maison Laboudigue, au moment de la mobilisation de Paul, qui est alors cultivateur et jardinier.

Rappelé dans le cadre de la mobilisation générale le 2 août 1914, il arrive à son corps d'affectation le 9 septembre, puis est envoyé aux armées le 10 octobre 1914.

Son beau-frère Henri Darrigrand, d'un an son cadet, avait pu surseoir à son service militaire en tant que fils ainé chargé de ses cadets orphelins : Pauline Castéra, leur mère, était décédée à 25 ans le 26 mars 1888, alors qu'Henri avait 6 ans et Marie Louise 4 ans. Puis leur père Pierre Darrigrand meurt à son tour le 20 juillet 1894, alors qu'Henri avait 12 ans et Marie Louise 10 ans. Leur tutrice est leur tante Zéline Castéra, soeur cadette de Pauline. Henri est en charge de ses quatre soeurs cadettes. Il est malgré tout incorporé le 14 décembre 1902, et passe soldat de 1ère classe le 29 juin 1903. Il effectue ses périodes d'exercices militaires au 18ème RI, aux mêmes dates que Paul. Il est ensuite mobilisé le même jour que Paul, et arrive à son corps d'affectation le 24 septembre 1914.



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 Etats de Service de Paul Castéra - AD64

 

Le 18ème Régiment d'Infanterie est très vite engagé dans les combats. Il appartient à la 36ème Division d'Infanterie, dans le XVIIIème corps d'armée (Vème armée).
En août 1914, le 18e R.I. est d’abord engagé en Lorraine, puis il participe aux batailles de Charleroi et de Guise avant de faire retraite. Début septembre, il prend part à la contre-offensive (première bataille de la Marne) et parvient sur les pentes du Chemin des Dames le 13 septembre 1914.


18ème RI

De la mi-septembre 1914 à avril 1916, le régiment est en ligne dans le secteur est du Chemin des Dames (Oulches, Vassogne, La Vallée-Foulon) avec des périodes de repos à Beaurieux et à Glennes. Il participe à la première bataille du Chemin des Dames, c'est là que Paul et Henri le rejoignent (cf les extraits des Journaux des Marches et Opérations du  18ème Coprs d'Armée, de la 36ème Division d'Infanterie et de la 72ème Brigade d'Infanterie, pour la période durant laquelle Paul a combattu (de début octobre 1914 au  25 janvier 1915).

Des tentatives de percée du front ennemi, entre Cerny et Craonne sont tentées du côté allemand du 26 au 29 septembre, puis côté français le 30 septembre et du 12 au 14 octobre, sans résultat décisif. Les deux armées ont déjà subies des pertes importantes.
Monuments aux Basques
Dans la première quinzaine du mois d'octobre, les trois corps d'armée britanniques intercalés entre la 6e armée française à l'ouest et la 5ème armée à l'est sont progressivement relevés par des troupes françaises.
Le 29 octobre, les Allemands lancent une attaque en direction de Vailly-sur-Aisne qui leur permet en quelques jours d'occuper le bourg et de franchir l'Aisne mais ils ne peuvent dépasser le canal.
Du 6 au 13 novembre, une dernière tentative française de reprendre le plateau entre Ostel et Braye se heurte à une vive résistance allemande à La Cour-Soupir et à Chavonne.

Depuis l’automne 1914, les Allemands sont maîtres de tout le plateau du Chemin des Dames à l’exception d’un petit secteur autour des fermes d’Hurtebise et de la Creute. C’est l’objectif de l’attaque allemande qui débute le 25 janvier 1915 et dont le succès est d’une importance stratégique capitale pour la suite de la guerre sur le Chemin des Dames.

Après une courte mais intense préparation d’artillerie avec 150 canons et 11 minenwerfer qui pilonnent un secteur de 500 mètres de large, l’assaut commence à 14 heures (heure française).
Il est mené principalement par des troupes saxonnes : au centre, le 103ème Régiment d’Infanterie (I.R. 103), à gauche autour de la ferme d’Hurtebise le 102ème régiment (I.R. 102), et à droite vers l’arbre de Paissy, un régiment mixte composé de deux bataillons du 159ème régiment prussien et d’un bataillon saxon.
Dès 14 h 30, les soldats allemands ont atteint le rebord du plateau dominant la vallée de l’Aisne.
Des soldats du 18e Régiment d’Infanterie sont assiégés dans la carrière de la ferme de La Creute (actuelle Caverne du Dragon) où ils avaient trouvé refuge. Ils finissent par se rendre le lendemain vers 2 heures du matin.

Des combats se poursuivent dans la journée du 26 janvier, autour de la ferme d’Hurtebise défendue par le 34ème Régiment d’Infanterie et à l’ouest de la ferme de la Creute avec le 6ème Régiment d’Infanterie.
Le 27 au matin, les Allemands sont maîtres de la totalité des anciennes positions françaises sur le plateau du Chemin des Dames. Cette victoire allemande est fêtée en Allemagne sous le nom de « Bataille de Craonne » par référence à la bataille qui s’était déroulée le 7 mars 1814 entre les soldats de Napoléon Ier et les troupes russes de l’armée de Blücher.
Cimetière de Craonnelle Les combats des 25 et 26 janvier 1915 ont été particulièrement meurtriers : plus de 2 000 tués (au moins 850 Allemands, peut-être 1 500 Français) en deux jours, et 1 100 Français ont été faits prisonniers.

Paul fait partie des victimes de cette bataille : il est déclaré disparu le 25 janvier 1915 à Craonne. Un secours de 150 francs est accordé à sa veuve le 3 novembre 1916, il est déclaré "Mort pour la France" par un jugement du tribunal d'Orthez en date du 17 septembre 1920. Ses enfants sont déclarés pupilles de la nation.

Henri a survécu à cette bataille. Devenu caporal le 25 septembre 1915, il poursuit la guerre avec le 18ème RI. Il participe avec son régiment à l'offensive de Nivelle en 1917, puis est finalement tué à l'ennemi le 29 mai 1917 à Craonnelle. Il est inhumé au cimetière de Craonnelle.

D'autres membres de cette familles périssent dans le conflit : un lointain cousin de Paul et Henri, Elie Louis René Castéra (Mort pour la France le 14 mai 1915 à l'Hôpital de Nancy, incorporé au 57ème RI), ainsi que des cousins germains de Paul : Léon Castéra (tué à l'ennemi le 8 septembre 1914 à Marchais, dans l'Aisne, du 49ème RI), Elie Jean-Baptiste Moncaut-Cazot (mort au combat le 6 mai 1917 à Craonne, dans le 218ème RI), Pierre Paul Moncaut-Cazot  (tué à l'ennemi le 9 décembre 1914 à Perthes les Hurlus, dans la Marne, dans le 83ème RI). 

Extrait de l'historique du 18ème Régiment d'Infanterie ( Anonyme) : 

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Combats de la Creute et du Bois Foulon (25 janvier 1915)
 

Fiche Mémoire des Hommes : Mort poue la France

La période du 20 novembre 1914 au 24 janvier 1915 se passe sans faits saillants.
Le 25 janvier 1915, après un violent bombardement, commencé dès le 24 au matin, l'ennemi attaque sur le front du Régiment tenu par six compagnies, le 3è bataillon, à droite (secteur d'Hurtebise), se reliant au 34è R.I. et des 2e et 3e compagnies du 1er bataillon, à gauche (secteur du Bois Foulon), se reliant au valeureux 88e R.T. de Lorient.
Les deux autres compagnies du 1er bataillon sont placées : la 1re en soutien, la 4e en réserve.
Le 2e bataillon est en réserve à Vassogne.
Nos tranchées sont accrochées au rebord sud du plateau de Craonne dont la partie dominante est toute entière occupée par les allemands. (Situation comparable à celle d'une toiture dont les français tiendraient la gouttière et les allemands le faite (1).
Au centre de la ligne, tenue par le 3e bataillon, se trouve une très vaste grotte "la Creute", appelée depuis "Caverne du dragon", dont l'encavement se prolonge au-dessous de la position allemande. Cette grotte sert de réduit et de P.C. du bataillon.
L'attaque allemande, dirigée par le général von Elsa, est menée par cinq régiments d'infanterie. Il faut un succès aux ennemis pour fêter l'anniversaire du Kaiser le 27 janvier.
A 13h. L'artillerie allemande, qui prenait d'enfilade nos tranchées, cesse son tir et l'infanterie allemande, précédée de pio,,iers lançant des grenades, part à l'assaut. Aussitôt le feu rapide éclate sur tout le front du régiment, mais, malgré les pertes sévères qu'elle subit, l'attaque progresse et atteint nos tranchées qui, en certains points, ne sont séparées des tranchées adverses que de 15 à 20 mètres.
Dans le secteur du 3e bataillon, les quatres compagnies sont toutes entières en ligne, à leurs postes de combat,au moment de l'attaque. Elles sont déployées de l'ouest à l'est dans l'ordre 9e-10e-11e-12e.
Les allemands pénètrent dans les tranchées de la partie gauche de la 11e compagnie dont tous les officiers sont blessés. La lutte se poursuit à l'arme blanche dans les tranchées, mais l'ennemi s'empare également des tranchées de la 9e compagnie dont tous les officiers sont mis aussi hors de combat. Les tranchées de la 10e compagnie tombent à leur tour. Le lieutenant Doumax, renversé dans le coprs à corps du combat, à la vie sauve grâce à un lieutenant allemand qui, préférant sans doute un officier prisonnier plutôt que tué, écarta violemment la baïonnette d'un de ses hommes prête à percer. Au même moment les tranchées de la 12e compagnie sont envahies et le commandant de la compagnie, lieutenant Cipriani est tué. Toute la première ligne sur le front du 3e bataillon tombe aux mains de l'ennemi.
Les survivants des 10e et 12e compagnies, actionnés par le capitaine Mirambeau (10e) luttent dans le boyau qui conduit à la Creute, mais les allemands occupent peu après le rebord supérieur dominant l'entrée et, sous la fusillade, ce groupe se précipite dans la Creute.
Il est 14h au moment où ce groupe pénètre dans la Creute. Il y trouve : l'officier mitrailleur (lieutenant Lafitte), avec une mitrailleuse, gardée en réserve par ordre du chef de bataillon; le sous-lieutenant du génie Bacot et ses sapeurs, au total, avec ceux qui viennent d'entrer, une cinquantaine de combattants valides, plus de nombreux blessés, dont le capitaine de Gauléjac (9e) et le sous-lieutenant Péborde (11e) que soigne le médecin-aide-major de Teyssieu, du bataillon.

En l'absence du chef de bataillon, le capitaine Mirambeau prend le commandement de la défense.
Il s'agit d'abord d'arrêter l'attaque allemande qui se présente de trois côtés à la fois. Trois barrages de feux sont constitués, par tireurs, à droite et à gauche, par mitrailleuse au centre.
Tel est le dispositif organisé avec la rapidité que commande l'urgence et maintenu en place avec l'énergie qu'exige un affolement général surmonté néanmoins rapidement.
Les barrages ainsi établis jouent instantanément. L'ennemi est arrêté, mais il prend ses dispositions pour user les défenseurs. A droite et à gauche de l'entrée, il place des groupes battant la façade et les renforce par des mitrailleuses, qui tirent sur l'entrée. Enfin il lance des grenades sur les fronts des tireurs et dans l'intérieur de la grotte. Vers 13h, eneffet, au moment de l'attaque, probablement sous l'effet d'un obus de gros calibre, un bloc informe d'une centaine de mètres cubes s'est détaché de la voûte, ne causant aucun accident, contrairement aux communiqués de l'époque, mais enfouissant les munitions de réserve des mitrailleuses qui se trouvaient juste en ce point. Au dessus de cet énorme bloc on aperçoit le jour. La voûte est donc percée et c'est par cette ouverture que les allemands lancent leurs grenades à l'intérieur de la Creute. La défense se poursuit jusqu'à la nuit. Dès que l'obscurité le permet, le dispositif de défense est renforcé par des murs avec des créneaux. Malgré la poussière aveuglante provoquée par les bombes et les grandes qui tombent à l'intérieur de la Creute, malgré les vides produits dans les rangs, la défense se poursuit avec ténacité.

Toute tentative de sortie pour rompre les barrages adverses étant irréalisable, durer reste la consigne ferme. Cette consigne est maintenue encore quand des coups de pioches et des bruits de barre à mine se font entendre sur la tête des défenseurs.

Mais les munitions s'épuisent et la résistance, qui dure depuis dix heures, fatalement faiblit. L'adversaire a remarqué ce fléchissement; aussi, un peu après minuit, un colonel allemand envoie au commandant de la défense de la Creute, par un sous-officier et un caporal du 3e bataillon faits prisonniers dans la journée, une communication écrite dans laquelle il indique que la Creute est encerclée,que la voûte est minée et prête à sauter. Il invite ses défenseurs à sortir sans armes faute de quoi les explosifs commenceront leur oeuvre.
Le chef de la défense, la mort dans l'âme, se voit contraint de subir la volonté de l'adversaire.

A la stupéfaction des allemands, il n'y a que 27 prisonniers valides appartenant au régiment. Le capitaine Mirambeau et le lieutenant Lafitte sont menacés d'être fusillés sur le champ s'ils n'indiquent pas où se trouvent les autres défenseurs. Il en est de même lorsque les officiers allemands constatent qu'il n'y a qu'une mitrailleuse, mise du reste hors de service.

Sur le front des 2e et 3e compagnies la lutte a eu le même acharnement. La première ligne perdue, la défense s'est reportée plus en arrière. Au Trou d'Enfer, les survivants des 2e et 9e compagnies, sous les ordres du capitaine Montalègre (2e compagnie) font une défense héroïque jusqu'à la tombée de la nuit. Cernés, ils se frayent un passage à travers les rangs ennemis.
Dans la nuit, les contre-attaques des 1er et 2e bataillons reprennent la presque totalité du Bois-Foulon, mais la Creute reste aux mains de l'adversaire. Le capitaine Montalègre (2) ets blessé en prenant part à cette contre-attaque.
Deux compagnies du 12e R.I. devaient à leur tour contre-attaquer avant le jour, mais elles ne peuvent déboucher qu'à 8h du matin. La contre-attaque, qui n'ets plus réalisable, n'a pas lieu.

Cette journée, dure et coûteuse, est riche en actes d'héroïsmes : le soldat Larrondo est chargé de garder un boyau. Tout allemand qui tente de forcer la consigne est immédiatement abattu. Le soir venu, il en avait, à lui tout seul, une cinquantaine à terre.
Le capitaine de Gauléjac se trouve nez à nez avec un groupe d'allemands; il en abat six avec son révolver et jette son arme vide à la tête du septième qui d'un coup de fusil venge ses camarades (3).
L'adjudant Carbone, chef de section de mitrailleuses, a perdu tout son personnel; ses pièces se sont enrayées. Il en remet une en état et l'utilise contre l'ennemi; il est atteint mortellement à son poste de tireur.
Le sergent Barthe et le soldat Claverie organisent dans les bois une véritable chasse à l'homme. Ils avancent d'arbre en arbre avec un sang froid remarquable et font plusieurs prisonniers. Le lendemain,le régiment, sérieusement amoindri, est relevé par le 12e R.I.
Il se reforme aux environs de Glennes où un renfort de 500 hommes lui parvint le 31 janvier 1915; il reçoit en outre, le 6 février, un bataillon constitué, fourni par le dépôt de Saintes.

Pendant la journée du 25 janvier nos pertes, en effet, ont été très graves. En plus du 3e bataillon, presque complétement disparu, et des morts restés sur le terrain conquis par les allemands, il y a en outre 166 blessés soignés dans nos lignes; soit au total, 1500 tués, blessés ou faits prisonniers, officiers et hommes compris.

...

(1) Au médecin-major de Teyssieu, fait prisonnier au cours de ce combat, le colonel commandant le régiment saxon qui avait attaqué déclara : "Il faut être fous comme des français pour avoir occupé si longtemps une semblable position !"

(2) Ce brillant officier, qui s'est ensuite couvert de gloire  la tête d'un bataillon de chasseurs à pieds et qui avait échappé à la mort  pendant toute la durée de la guerre, a été traîtreusement assassiné à Beuthen (Haute-Silésie) lors de l'occupation.

(3) A ce moment le Capitaine de Gauléjac roule à une vingtaine de mètres de l'entrée de la Creute. Le Lieutenant Lafitte le protège avec  sa mitrailleuse, pendant que deux mitrailleurs vont le chercher et le transportent dans la Creute. Adoré par ses hommes, il meurt, deux  jours après, à l'hôpital de Laon où les Allemands l'avaiente transporté. En octobre 1918, au moment où le 18e poursuivait son offensive victorieuse dans la région de Laon, quelques vieux braves du régiments allèrent furtivement s'incliner sur sa tombe. Ce discret et touchant hommage à la mémoire du Capitaine de Gauléjac est le plus bel éloge  que l'on puisse faire de ce vaillant officier.


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