Lagor
L'étymologie du nom "Lagor" signifierait "lande montagneuse,... rouge, sec, aride" .
Situé sur une voie gallo-romaine, Lagor est un village-rue posé en haut de crêtes présentant d'un côté la plaine de Lacq et la vallée du Gave de Pau, de l'autre la chaine des Pyrénées, sur une voie allant d'Orthez à Oloron. La position du village est donc idéalement défensive. On y trouve d'ailleurs des vestiges de camps, le site étant apprécié depuis la plus haute antiquité (découverte d'une hache en pierre polie datant de 5000 ans, ou encore d'un sarcophage paléo-chrétien en marbre du Vème siècle).
Terre dépendant directement du Vicomte de Béarn, de nombreuses guerres opposèrent en ces lieux béarnais et dacquois. Lagor et le village de Castétis ("dernier château") se situaient à la frontière entre les deux vicomtés. Ces luttes dureront jusqu'en 1194, date à laquelle les régions de Salies et d'Orthez seront annexées au Béarn.
On attribue soit à Gaston Febus, soit à son architecte, Sicard de Lordat, la devise du village :
Enta Lago,
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Ici c'est vers Lagor
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Une version allégée orne le blason : Ta Lago qu'e m'y pen lou-co (Pour Lagor penche mon coeur)
Ce ne sera qu'en 1328 que le village de Lagor recevra "les fors de Morlaàs", droits et privilèges identiques aux villes importantes du Béarn et aussi 450 hectares de terres communales (soit près du cinquième de la surface de la commune).
En 1390, Gaston Fébus fit restaurer la fortification dont l'enceinte protégeait une quarantaine de maisons. Au nord, le château est entouré d'un fossé, au sud d'une palissade avec plusieurs enceintes de pieux, entre lesquels passe le chemin, appelé "chemin de las crèstes", permettant de circuler lorsque les ponts-levis sont levés.

Le village est administré à partir de 1328 par quatre Jurats, notables responsables sur leur propre fortune de la collecte de l'impôt, les sept quartiers élisaient un délégué chacun, appelé en béarnais "députât". Les jurats étaient élus par les "députats", qui avaient chacun mandat de leur quartier. Les Jurats étaient remplacés deux par deux, tous les trois ans et obligatoirement un jurat en poste devait être issu d'une famille du hameau.
Au XVème siècle, Lagor se vit accorder le privilège de tenir marché en alternance avec Arthez-de-Béarn. Ce marché fut l'un des tout premiers du Béarn. En 1630 la commune de Lagor a des dettes importantes, sa mairie est saisie et vendue, jusqu'en 1668 elle est le temple des protestants de Lagor. Ce sera à partir de 1692, qu'un maire sera désigné par le Roi, son rôle est de diriger les élus municipaux. Le premier sera Pierre Larrabere, bourgeois et médecin de Lagor.
L'église de Lagor, construite au début du 14ème siècle, était entourée d'un fossé, qui sera comblé vers 1600. Cette église était dédiée à Saint-Blaise. Après 1620, elle aura comme patron Saint-Michel.
Lagor, "reculhide", refuge ou château fut aussi "Capdeuil" ou centre de justice et siège d'un notaire pour les villages du bord du gave de Lendresse à Mourenx. Après la révolution sera créé le Canton de Lagor.
La population de Lagor en 1328 était de 650 habitants, et en 1385, lors du dénombrement organisé par Gaston Fébus, on recensait autant d'habitats à Lagor qu'à Pau. Cependant des épidémies de peste et les guerres de religion dépeupleront fortement la cité (430 habitants en 1600). En 1690 on aura de nouveau 650 habitants, population qui sera portée en 1817 à 1588 habitants et 323 maisons bâties. Cette forte hausse sur un siècle est due à l'installation de nombreux agriculteurs sur les terres communales qui leur furent vendues et à une culture importante de la vigne.
Lieux d'un évènement au moins de la vie de :
- Pierre LACROUTS : ° vers 1650
- Jean ST CRICQ dit MONDIAU : ° vers 1670, x le 30 avril 1697
- Jeanne LARRERE : ° vers 1670, x le 30 avril 1697
- Joanney LUXELONGUE dit LAFORCADE :° vers 1670
- Marie PUISAN : ° vers 1671, + le 8 décembre 1741
- Jean-Pierre LABARTHE dit CHARDINE : ° vers 1680, + le 11 juin 1745
- Jeanne LACROUTS dit MONCAUT : ° vers 1677, + le 20 février 1739
- Jean-Pierre cadet LARRERE : + vers 1680, x le 26 avril 1701
- Magdeleine MASIROLLES : ° vers 1680, x le 26 avril 1701
- Abraham LACROUTS dit MONCAUT : ° vers 1680, x entre 1706 et 1712
- Françoise SERGENT dit CAMPS : ° vers 1682, x entre 1706 et 1712, + le 27 avril 1752
- Paul LABAT : ° vers 1680, x le 23 août 1714
- Jeanne LOSTAU : x le 23 août 1714
- Jean LABARTHE dit CHARDINE : ° vers 1709, x le 30 janvier 1731, + le 18 janvier 1741
- Marie LARRERE dit MASIROLLE : ° le 17 octobre 1706, x le 30 janvier 1731
- Jean ST CRICQ dit PESARTHOU : ° vers 1710, x le 20 janvier 1739
- Anne LUCHELONGUE dit PUISAN : ° vers 1709, x le 20 janvier 1739
- Jacques LACROUTS dit MONCAUT : ° vers 1715, x le 25 juillet 1741
- Jeanne LABAT : ° le 1 juillet 1717, x le 25 juillet 1741
- Jean LABARTHE dit CHARDINE : ° le 16 mai 1734, x le 16 octobre 1758, + le 31 mai 1785
- Marie VIGNAU : x le 16 octobre 1758
- Jean LACROUTS dit MONCAUT : ° le 14 décembre 1742, x le 23 janvier 1763 (au Désert ), déclaration de mariage du 10 janvier 1789, + le 27 mars 1805
- Marie ST CRICQ dit PESARTHOU : ° le 11 juillet 1741, x le 23 janvier 1763 (au Désert ), déclaration de mariage du 10 janvier 1789, + le 8 septembre 1818
- Jean LAFITTAN : x le 12 juin 1787, + le 7 juin 1797
- Marie CHARDINE dite PERISSE : ° le 26 juillet 1767, x le 12 juin 1787, + le 16 avril 1823
- Pierre MONCAUT dit CAZOT : ° le 29 août 1779, x le 23 septembre 1809
- Marie LAFITTAN : ° le 2 mai 1792, x le 23 septembre 1809
- Jean-Pierre MONCAUT dit CAZOT : ° le 24 août 1822
Sources :
- Ecole du village- "Le Guide du Béarn" de Louis Laborde-Balen ed La Manufacture
- lebearn.net