La Première Croisade
Les sites symboliques de l'histoire de Jésus Christ deviennent de lieux de pélerinage importants : en premier lieu donc le Saint Sépulcre, érigé au dessus de son tombeau, mais aussi la grotte de sa naissance, à Béthléem, ainsi que le fleuve du Jourdain dans lequel il a été baptisé. La région toute entière est considéré comme une Terre Sainte par les chrétiens d'Occident, et devient un lieu de pélerinage très fréquenté. Les dangers et aléas de la route n'arrêtent pas les pélerins les plus fervents, qui voient là un moyen d'appliquer les paroles du Christ : "Quiconque abandonnera son père, sa mère, son épouse, ses enfants et ses champs à cause de moi, recevra le centuple et possèdera la vie éternelle".
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L'Empire Byzantin est en conflit avec les occidentaux depuis deux siècles, la chrétienté occidentale se démarquant du culte orthodoxe, que ce soit au sujet de la controverse des iconoclastes (VIIIème siècle), de l'ajout du filioque au crédo sous Charlemagne ("seule une âme chrétienne peut être sauvée"), ou encore en 1054 avec l'excommunication mutuelle du pape et du patriarche de Constantinople.
En 1095, alors que les Turcs provoquent la colère des chevaliers en barrant l'accès à Jérusalem aux pélerins, le pape Urbain II décide de répondre à la demande de l'Empereur de Constantinople Alexis Ier. |
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Outre un appel à la libération de la Terre Sainte, les chrétiens sont appelés à suspendre leurs luttes fratricides et leurs actes de brigandage : ils doivent cesser leurs guerres privées pour s'unir contre les "infidèles".
Adhémar de Monteil, évêque du Puy en Velay, est désigné chef spirituel de la croisade, Robert d'Arbristan est le premier noble à se rallier à la cause.
Les pères conciliaires et les Barons sont chargés de publier l'appel d'Urbain II. Le pape lui-même prêche la croisade jusqu'en juillet 1096 : il passe à Limoges, Angers, le Mans, Tours, le Poitou et le Bordelais.
Pour favoriser l'enrôlement des volontaires, le pape délie les serviteurs et vassaux qui participent de leur serment de fidélité envers leur seigneur pour toute la durée de la croisade : pour les milliers de pauvres assujettis, il s'agit là d'une occasion inespérée de s'affranchir et de devenir riche ! De plus, l'indulgence plénière, c'est-à-dire le pardon de tous les péchés, est accordé aux croisés. Ils ne peuvent en outre être jugés en cas de crime que par un tribunal ecclésiastique, indulgent envers les crimes commis pendant la croisade. Raymond IV de Saint-Gilles, prince le plus riche d'Occident, obtient le commandement de l'armée. Le départ est fixé pour le 15 août 1096, le jour de l'Assomption.
L'appel du pape intervient dans un contexte extrémement favorable : l'Occident garde en mémoire les invasions hongroises et sarrasines, les guerriers sont contraints depuis le renouveau religieux de l'an Mil à codifier les combats et respecter la trêve de Dieu. La population s'accroit grâce à ces temps de paix relatifs, les cadets des familles nobles voient là un terrain favorable à leurs envies d'aventures.
Les premiers à se laisser entrainer par l'élan de la croisade sont les pauvres et les paysans. Ils sont environs 15 000, hommes, femmes, enfants, vieux, jeunes et infirmes à se laisser emmener par un moine fanatique d'Amiens, Pierre l'Ermite. Celui-ci prêche en Berry, Orléanais, à Poissy où il est rejoint par le chevalier Gautier Sans-Avoir, en Champagne et en Lorraine.
Subjugués par les prêches exaltés des prédicateurs itinérants, ils cousent des croix en tissu sur leurs vêtements, ils deviennent les "croisés".
Emportés par leur élan, des dizaines de milliers de personnes partent dès le mois de mars. Ils sont sans protection armée, accompagnés de seulement quelques chevaliers. Un autre groupe provenant d'Allemagne, menés par le même enthousiasme, descend par le Danube.
Ils sont très mal équipés, avec peu d'armes et peu de ravitaillements. Des voleurs et criminels rejoignent vite le cortège. Affamés, les croisés attaquent des villages pour trouver de la nourriture. Peu instruits, fanatisés par les prédicateurs, ils massacrent les communautés juives rencontrés sur leur trajet, considérés comme les ennemis du Christ.
Les régions traversées réagissent violemment à leur passage, des combats s'engagent. Les troupes venant d'Allemagne organisent de véritables pogrom et de multiples pillages. Le roi de Hongrie les fait massacrer. Ces épisodes sanglants marquent le début de l'antijudaïsme en Occident.
Malgré tout, la plus grand partie d'entre eux rejoignent Constantinople, le 1er août 1096. Pierre l'Ermite ne contrôle plus ses troupes. Ils attaquent la ville de Selim, à la frontière de l'Empire byzantin, pour piller les réserves de nourriture.
Désireux de ne pas laisser camper trop longtemps ces troupes incontrôlables trop près de Constantinople, le Basileus de Constantinople, Alexis Ier Commène, leur fait traverser le Bosphore pour rejoindre la Nicomédie. Se croyant invincible, Gauthier Sans-Avoir n'attend pas l'arrivée des troupes de chevaliers et mène les 25 000 croisés qui l'accompagnent à l'assaut de Nicée. Le combat est bref, l'armée Turc et ses archers fait un véritable massacre. Seuls 3 000 personnes survivent à la croisade des gueux, en parvenant à fuir sur des navires byzantins.
La croisade populaire s'achève, celle des Barons prend le relais. Ayant pris le temps de se préparer, ceux-ci se mettent en route le 15 août 1096, selon les instructions d'Urbain II.
Les souverains ne se joignent pas à l'expédition, la plupart étant excommuniés par le pape : Philippe Ier roi de France, Guillaume II roi d'Angleterre, l'empereur Henri IV. Mais plusieurs grands prince occidentaux répondent à l'appel du pape. Les princes espagnols n'étaient pas conviés, Urbain II voulant qu'ils se consacrent à la Reconquista.
Quatre armées s'organisent :
- les français du Nord menés par Hugues de Vermandois, frère de Philippe Ier et Robert Courteheuse, fils de Guillaume le Conquérant et duc de Normandie
- les chevaliers de l'Est (Meuse et région du Rhin), menés par le comte Baudoin de Flandres et son frère, Godefroy de Bouillon, duc de Basse-Lotharingie
- les français du Midi, menés par Raymond IV de Saint Gilles, comte de Toulouse, héros de la Reconquista
- l'armée italienne, commandée par Bohémond de Tarente, fils de Robert Guiscard, le normand conquérant de la Sicile. Il est accompagné de Tancrède de Hauteville, son neveu.
L'armée de Hugues de Vermandois arrive à Constantinople alors que Godefroy de Bouillon est encore aux frontières de l'Empire byzantin et Bohémond de Tarente sur les rives de l'Adriarique. Pendant ce temps Raymond de Saint Gilles et Adhémar du Puy sont encore en France.
Le Basileus Alexis Commène, désirant utiliser la croisade pour reconquérir les terre perdues de son ancien Empire, cherche à obtenir des princes occidentaux un serment de fidélité. Il veut à tout prix éviter que les croisés reprennent la Terre Sainte à leur compte.
Hugues, le premier arrivé, prête serment. Godefroy atteint enfin Constantinople, mais tente d'éviter de rencontrer le byzantin et cherche à gagner du temps : il attend les autres princes. Alexis interrompt alors le ravitaillement de l'armée du chevalier. Godefroy, après avoir mené ces troupes au pillage cède à contre-coeur, et lui rend hommage. Il prête le serment de fidélité attendu et lui promet de lui restituer tous les territoires repris aux Turcs qui appartenaient auparavant à l'Empire byzantin.
Malgré tout, l'incompréhension règne entre les occidentaux et le Basileus : Alexis veut utiliser les croisés pour reprendre Antioche, tandis que l'armée d'occident a pour objectif la reprise de la ville de Jérusalem.
L'armée la plus importante, menée par le comte de Toulouse Raymond de Saint Gilles - assisté du légat du pape Adhémar de Monteil - arrive enfin le 21 avril à Constantinople. Celui-ci annonce qu'il ne peut servir d'autre suzerain que le Christ, il limite son serment au respect de la vie et de l'honneur de l'Empereur.
Quant à Bohémond de Tarente, il réclame le titre de Grand Domestique de l'Orient pour pouvoir prendre la tête des armées impériales.
Arrivés à Nicée, ils assiègent la ville à partir du mois du 6 mai 1097. Le siège dure un mois, les croisés utilisent des machines de siège. Une armée Turc tente de dégager la ville de son étau, elle est vite décimée. De nombreux assauts son menés, en vain. Alors qu'il entament une attaque décisive, le drapeau byzantin s'élève soudain sur la ville : le Basileus a négocié secrétement la reddition de Nicée, ayant utilisé sa flotte pour accentuer la pression sur les habitants. Privés de leur victoire, les croisés sont mécontents.
Les troupes occidentales laisse l'armée byzantine prendre possession de la ville. La sensation d'être utilisé comme mercenaires par l'Empereur de Byzance s'accentue.
Le malaise grandit encore lorsqu'Alexis ne tient pas sa promesse des mettre une armée supplémentaire en assistance de la croisade.
L'armée franque reprend la route.
Les troupes franques sont dominées dans le combat, mais l'arrivée du reste de l'armée et en particulier des cavaliers menés par Godefroy de Bouillon pousse l'armée Seldoujkide à la fuite.
Cette victoire ouvre les portes de l'Anatolie aux croisés.
La traversée est terrible pour l'armée franque. Après les plaine de Dorylée, ils traversent la Phrygie. La situation est difficile d'autant plus que les Turcs pratiquent la politique de la terre brûlée. Godefroy de Bouillon est blessé lors d'une chasse par un ours, Raymond de Toulouse tombe malade. Atteignant alors des territoire montagneux et désertiques, ils endurent la faim et la soif, de nombreux chevaux ne survivent pas à l'épreuve. Leurs cavaliers se retrouvent à pied, portant seuls leurs lourdes armures. Les guides grecs fournis par les byzantins ayant eu du mal a retouver leur route, ils sont considérés comme responsables de tous ces maux. Beaucoup de croisés meurent en route, les autres sont réduits à manger les chevaux morts de soif.
L'armée franque atteint Iconium le 15 août. Ayant refait leurs réserves d'eau et soignés leurs blessés, ils se dirigent vers Héraclée, où ils affrontent quelsques troupes turques qu'ils mettent vite en déroute.
Le reste de l'armée reprend sa route. Après le désert, ils doivent affronter les sentiers boueux longeant des précipices escarpés. Ils rejoignent Marash le 13 octobre. puis arrivent le 20 octobre 1097 en vue d'Antioche, la capitale de la Syrie.
La ville est défendue en premier lieu par le Pont de fer, sur l'Oronte, située à l'Est. Malgré ses deux tours de protection, il estpris par les troupes d'Adhémar du Puy. Le butin est en partie constitué de vivres et de bétails destinés à l'approvisionnement de la ville.
Les protections d'Antioche sont importantes : elle est fortifiée par de hauts remparts d'où s'élèvent 400 tours de guet, auxquelles s'ajoutent des défenses naturelles : accolée à une montagne, la ville est ceinte par le fleuve d'Oronte. La cité est imprenable, un long siège commence.
Le siège est très long, il va durer sept mois. L'hiver rend le ravitaillement difficile, les assiégeants souffrent de la famine. la saison des pluies est arrivé, la température est descendue. On estime qu'un croisé sur sept meurt de faim. Le moral est au plus bas chez les croisés, certains des plus importants d'entre eux sont tentés de fuir mais sont vite rattrapés : Robert de Courteheuse, Pierre l'Ermite en janvier, Etienne de Blois, ...
Le 3 juin 1098, alors que la ville résiste encore au siège, elle est livrée aux croisés par Firouz. Celui-ci, probablement un Arménien, contrôle la Tour des Deux Soeurs. Des chevaliers normands, dont Bohémond lui-même escaladent la tour grâce à une échelle. Entrés dans la ville endormie, ils accèdent à la porte fortifiée qui est alors ouverte pour permettre l'accès au gros des troupes. Tous les Turcs et Musulmans sont massacrés. e fils du gouverneur de la ville, Shams ad-Daulah, se réfugie à l'intérieur de la citadelle avec ce qu'il lui reste de ses troupes, et résiste à l'assaut de Bohémond.
Les croisés se retrouvent alors assiégés dans la ville, coincés entre les renforts turcs conduits par Kerbogha, l'Atabey de Mossoul, et les troupes de la citadelle. La situation de l'armée franque est périlleuse, de nouvelles désertions ont lieu parmi les chevaliers chrétiens. les fuyards croisent la route d'Alexis Ier alors en route pour la ville, et pour justifier leur désertion annoncent que la croisade est perdue. Alexis, croyant la situation desespérée, face à l'ampleur des troupes de kerbogha fait alors demi-tour. Cet acte est considéré par une trahison par les francs restés à Antioche et affermit les prétentions de Bohémond sur la ville.
La famine frappe de nouveaux les croisés assiégés dans la ville basse d'Antioche. Le moral des chrétiens est au plus bas, lorsqu'une série de visions inverse la tendance : le 10 juin un prêtre marseillais du nom de Pierre Barthélémy annonce avoir eu la vision de la Sainte Lance, qui serait enterrée dans la cathédrale de Saint Pierre, dans la ville. Des fouilles démarrent. Le 15 juin, une pièce de fer est retrouvée par le prêtre. Malgré les suspicions de l'évêque Adhémar, le gros de l'armée est persuadée de l'authenticité de la relique, qui a la réputation de rendre invincible celui qui la porte.
L'armée de Kerbogha de son côté souffre de dissension entre les différents émirs qui la commandent. le 27 juin Bohémond envoie une ambassade discuter avec Kerbogha, qui exige la reddition sans conditions des chrétiens : la bataille est inévitable.
Voulant profiter de son effet bénéfique sur le moral de ses troupes, Adhémar du Puy s'équipe de la Sainte Lance. Les croisés portés par leur foi chargent les troupes musulmanes, qui contre toute attente ne peuvent résister à l'assaut.
Les troupes de Kerbogha sont décimés pendant leur fuite. Les pertes du côtés de croisés sont également très importantes, mais les soldats de la citadelle se rendent à Bohémond de Tarente, et Antioche est enfin conquise.
Il n'y a plus de byzantins présents aux côtés des croisés, Bohémond prend donc en son nom possession de la ville.
Les troupes chrétiennes stationnent à Antioche pour se reposer après leur long périple. Mais des épidémies se déclarent au cours de l'été, et Adhémar de Monteil est emporté par les fièvres le 1 août 1098. Sa mort met en péril l'expédition : son autorité en tant que légat du pape le faisait respecter de tous les autres Barons, l'unité des troupes est fragilisée.
Le siège d'Antioche et les épidémie ont fait perdre environ 200 000 hommes à l'armée des croisés.
La poursuite de l'expédition est fixée au mois de novembre, pour laisser passer l'été et ses grosses chaleurs.
Pendant l'été, les troupes chrétiennes consolident leur position en Cilicie. Pour occuper les troupes, la ville de Maarat an Numan est attaquée. Assiégée à partir du 27 novembre, elle est prise le 11 décembre. Tous les habitants sont massacrés ou réduits en esclavage. C'est dans cette ville que les croisés, à nouveau assaillis par la famine, auraient mangés des cadavres musulmans.
Entre-temps, les dissensions augmentent entre les seigneurs chrétiens, notamment entre Raymond de Saint Gilles et Bohémond de Tarente. Godefroy se retire quelques temps dans le terres de son frère Baudoin à Edesse, lassé par les querelles intestines.
Chacun veut assouvir ses ambitions personnelles, et le but de l'expédition est quelque peu perdu de vue par un certain nombre de Barons.
Remise en route, l'armée croisée ne rencontre pas vraiment d'opposition des Turcs. Ceux-ci se retirent vers Jerusalem, en pratiquant à nouveau la politique de la terre brûlée. Mais la route longe la Méditerranée, et les vivres sont abondantes. Les dissensions entre musulmans sont importantes, ce qui facilite l'avancée des croisés. Godefroy de Bouillon rejoint l'armée depuis Edesse.
Raymond de Saint Gilles assiège pendant de long mois la ville d'Arqa. Il perd son prestige pendant ce siège, le caractère sacré de la Sainte Lance est remis en cause : Pierre Barthélémy ayant été qualifié d'imposteur lors de l'annonce de nouvelles visions de Saints a réclamé à subir le jugement de Dieu. Le 8 avril 1099, il subi l'ordalie, l'épreuve par le feu. Armé de la lance, il s'avance vers le brasier, en ressort gravement brûlé et meurt après une agonie de 12 jours.
Après de longs mois de marche, l'armée croisée arrive le à Bethléem le 6 juin et comment le siège de Jérusalem dès le lendemain.
La ville dispose de bonnes défenses : fortifiée, elle et entourée de ravins, sauf du côté Nord, et attend des renforts egyptiens. Les réserves d'eau et de vivres sont faites, les chrétiens ont été expulsés par le gouverneur, pour limiter les risques de trahison.
Le premier assaut est donné le 13 juin 1099. Les croisés de heurtent au rempart principal et doivent se replier. Les pertes en homme sont importantes. Les Barons comprennent qu'ils ne pourront remporter la victoire sans l'aide de machines de sièges, telles que les tours ou les trébuchets.
Début juillet, les égyptiens fatimides quittent les zones de combat : les Barons font taire leurs querelles intestines pour préparer l'attaque. Le moral des troupes est encore une fois au plus bas face aux conditions très difficiles subies par les hommes, mais un prêtre provençal du nom de Pierre Desiderius annonce avoir eu une vision de Adhémar de Montheil. Celui-ci lui aurait annoncé que si l'armée jeûnait et organisait une procession pied nu autour de la ville, Jerusalem tomberait dans les neuf jours. Dès le 8 juillet, la procession est effectuée. Les croisés se rendent ensuite sur le Mont des Oliviers pour entendre un prêche de Pierre l'Ermite. Entre-temps, trois tours d'assaut sont terminées le 10 juillet. Elles sont déployées autour de la ville.
L'assaut commence dans la nuit du 13 au 14 juillet. Le 15, la tour de Godefroy de Bouillon, à l'Est, parvient au pied des remparts. Après d'âpres combats, les premiers chevaliers mettent le pied dans Jerusalem à la mi-journée. Les chevaliers flamands et lorrains sont suivis de près par Tancrède de Hauteville et ses hommes. Le gouverneur de la ville, réfugié dans la Tour de David, négocie sa fuite en échange de la citadelle et son trésor. Ses conditions sont acceptées, il fuit protégé par une escorte de Raymond de Saint Gilles.
Par contre, le reste de la population est massacrée, juifs et musulmans sans exceptions : "... dans le temple et dans le portique de Salomon, on chevauchait dans le sang jusqu'aux genoux, jusqu'au frein des chevaux. " (Raymond d'Aguiliers). Les foules réfugiées dans la mosquée d'Omar ne sont pas épargnées.
Dès le 17 juillet les Barons organisent le nettoyage de la ville. La question de son gouvernement se pose, les armées egyptiennes peuvent à tout moment revenir à l'assaut.
Quatres Barons sont susceptibles de prendre la direction de Jerusalem : Robert de Normandie, Robert de Flandres, Godefroy de Bouillon et Raymond de Saint Gilles. Les deux premiers préfèrent retourner en Occident, Raymond est craint par ses pairs et sa proximité avec les byzantins ne le rend pas populaire. C'est donc Godefroy qui est choisi pour porter la couronne de Jerusalem. Cependant, celui-ci refuse de "ceindre une couronne d'or où le Christ avait ceint une couronne d'épine". Il prend donc le titre d'Avoué du Saint-Sépulcre (Advocatus Sancti Sepulcri).