Le village était nommé **La Fontac** au XIII° siècle, puis Lahuntan, la Hontan ...
Son nom signifie "fontaine". Il viendrait soit du béarnais "hont ou hount", soit du basque "laur" (qui signifie "quatre") et du latin fontana ("Cité des quatre fontaines").
Les Templiers seraient à l'origine d'un refuge placé sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle ("abet"). Une source "miraculeuse" (la Fontaine de Dabet,ou d'Abet) transforma le village en lieu de pèlerinage dès le XIIIème siècle. Un sanctuaire dédié à la Vierge y est très tôt implanté, attirant les catholiques landais, béarnais et basques. L'Eglise Notre-Dame d'Abet est l'église primitive de Lahontan. Le village d'Abet aurait été détruit par un déplacement du gave les 200 habitants s'installant plus loin sur le site de Lahontan. Ancienne seigneurie, elle appartient au XVIème siècle à Michel Eyquem de Montaigne, qui vente l'art de vivre du lieu dans ses Essais. En effet le village est célèbre pour la qualité de son jambon (les jambons qui dès le 17ème siècle alimentaient en grande partie le marché orthézien étaient célèbres, ainsi que les cuisses d’oies que l’abbé de Cagnotte envoyait à Colbert) et l'amour de ses habitants pour la bonne chère, avant l'intervention des médecins (voir les Essais de Montaigne). Ceux-ci leur firent remplacer l'ail, considéré alors comme le médicament inversel : contre la peste, le choléra, le typhus, les piqures d'insectes, en tant que vermifuge, anti-verrues, ... par des médecines qui bien que plus scientifiques les laissent "accablez d'une légion de maladies inaccoustumées". Lahontan devint baronnie vers 1650. En 1662, Isaac de Lom D’Arce , en l’achetant, devient le deuxième baron de Lahontan. C’est ici que naquit, le 9 juin 1666, [Louis Armand de Lom D’Arce](http://perso.orange.fr/bearn-acadie-nouvelle-france/histoire/barondelahontan.html) , homme d’armes, ethnographe et philosophe avant la lettre.
Il s'embarqua à l'âge de 17 ans pour le Canada où il eut une vie très mouvementée. Au cours des dix années qu'il passe en Nouvelle-France (1683-1693), Lahontan combat contre les Iroquois, explore le Mississippi et aide à défendre Québec, en 1690, et Terre-Neuve, en 1693, contre les attaques anglaises. La réputation de Lahontan repose sur la publication, en 1703, de ses pittoresques *Nouveaux Voyages dans l'Amérique septentrionale et Mémoires de l'Amérique septentrionale*, ainsi que d'un volume de dialogues imaginaires avec un chef indien (*Dialogues de M. le baron de Lahontan et d'un sauvage, dans l'Amérique*) , qui a contribué à la vogue du > bon sauvage. Les trois volumes, retouchés en 1705 par un bénédictin défroqué, Nicholas Gueudeville, ont été réédités plusieurs fois et traduits pour les lecteurs européens au cours du XVIIIe siècle. Il deviendra le premier historien du Canada et ethnologue des civilisations indiennes, puis écrivain et philosophe.

"Le Baron de Caupenne en Chalosse, et moy, avons en commun le droict de patronage d'un bénéfice qui est de grande estendue au pied de nos montagnes, qui se nomme Lahontan. Il est des habitants de ce coing, ce qu'on dict de ceux de la vallée d'Angrougne : ils avoient une vie à part; régis et gouvernez par certaines polices et coustumes particulères reçues de père en fils, auxquelles ils s'obligeoient, sans aultre contraincte que de la reverence de leur usage. Ce petit estat s'estoit continué de toute ancienneté en une condition si heureuse, qu'aulcun juge voisin n'avoient esté en peine de s'informer de leur affaire; aulcun advocat, employé à leur donner advis, ny estrangier appelé pour estendre leurs querelles, et n'avait-on jamais veu aulcun de ce destroict à l'ausmone : ils fuyaient les alliances et le commerce de l'aultre monde, pour n'altérer la pureté de leur police : jusques à ce, comme ils récitent que l'un d'entre eulx, de la mémoire de leurs pères, ayant l'âme espoinçonnée d'une noble ambition, alla s'adviser, pour mettre son nom en crédit et réputation, de faire l'un de ses enfants maistre jean, ou maistre Pierre : et l'ayant faict instruire a escrire en quelque ville voisine, le rendit enfin un beau notaire de village. Cettoy ey, devenu grand, commence à desdaigner leurs anciennes coustumes, et à leur mettre en teste la pompe des regions de deça : le premier de ses compères a qui on escorna une chevre, il luy conseilla d'en demander raison aux juges royaux d'autour de là, et de cettuy ey a un aultre, jusques à ce qu'il eust tout abastardy. A la suite de cette corruption, ils disent qu'il en surveint incontinent un aultre de pire conséquence, par le moyen d'un médecin a qui il preint envie d'espouser une de leurs filles et de s'habituer parmi eulx. Cettuy ey commencea a meur apprendre premièrement le nom des fiebvres, des rheumes et des apostumes, la situation du coeur, du foye et des intestins, qui estoit une science jusque lors tres eloignée de leur cognoissance; et, au lieu de l'ail, de quoy ils avoient appris à chasser toutes sortes de maulx, pour une toux ou pour un morfondement, à prendre les mixtions estrangières, et commencea à faire traficqué non de leur santé seulement, mais aussi de leur mort. Ils jurent que depuis lors seulement, ils ont apperceu que le serein leur apesantissait la teste, que le boire, ayant chauld, apportoit nuisance, et que les vents de l'automne estoient plus griefs que ceulx du printemps; que depuis l'usage de cette médecine, ils se treuvent accablez d'une légion de maladies inaccoutumées, et qu'ils apperceoivent un general deschet en leur ancienne vigueur, et leurs vies de moitié raccourcies."
**Lieux d'un évènement au moins de la vie de :**
Jean BERGERAS : ° vers 1680
Marie LESPARRE : ° vers 1680
Gratian BERTRAND : ° vers 1680
Isaac BERGERAS dit MAYSOUNAVE : ° vers 1705
*Marie cadette BERGERAS : ° 21 avril 1755
Sources :
*- Association Béarn - Acadie - Nouvelle France*- L'Encyclopédie canadienne*- "Le Guide du Béarn" de Louis Laborde-Balen ed La Manufacture